Oubli ou ignorance ?
Dans votre édition du 15 mai dernier, M. Claude Dutil dénonçait le dédain dont faisait l’objet l’œuvre ‘’le jardin étoilé’’ que Lauréat Marois, artiste beauceron avait réalisé à l’étage de cardiologie du CISSS de Chaudières-Appalaches.
Cette oeuvre était transformée en panneau d’affichage pour différentes indications et informations collées directement sur la peinture. Cette pratique non seulement nuit gravement à l’esthétique, mais encore risque fortement de la dégrader. Le plus surprenant, même si on ne tient pas compte des patients qui fréquentent les services de cet étage, est sans doute l’irresponsabilité des membres du personnel, réputés d’un bon niveau culturel : on aurait pu s’attendre à ce que cet acte iconoclaste les interpelle. Mais rien apparemment…. Il faut que ce soit un visiteur, certes, lui, réellement connu pour être cultivé, qui dénonce cette aberration.
Il est vrai que les différents gouvernements provinciaux qui se succèdent depuis quarante ans ont tous pris des mesures de soutien, plus ou moins importantes et efficaces, à la création artistique, destinées à contribuer à la démocratisation de la culture. Seulement, cette nécessaire stratégie est peu opérante dans les milieux où les échelons administratifs locaux ne la relaient pas par des politiques de développement culturel. Il est vrai que certains considèrent encore que les sculptures sont des ‘’statues’’ et que créer un musée de sculptures contemporaines dont la réputation internationale peut rejaillir sur la cité est un gaspillage autant de temps que d’argent. En fait, c’est l’incapacité de vision d’une politique culturelle et une stratégie efficace de communication qui constitue le handicap majeur à la valorisation de cet atout considérable.
Ce que dénonce M. Claude Dutil n’est que la conséquence d’un manque de sensibilisation à la culture : pour que celle-ci et ses avantages puissent se développer, il faut investir dans ce secteur, surtout dans une situation désastreuse, c’est une obligation d’une gouvernance responsable.
Christian Fleitz et Joseph-Richard Veilleux