Vivre dans une oasis florale et forestière

Retraités du milieu de l’éducation, Claude Quirion et Clémence Lachance entretiennent le Jardin Florilège depuis quatre décennies. À l’entrée nord de Saint-Gédéon-de-Beauce, ce projet naturel demeure un trésor caché pour plusieurs résidents de la région. 

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« Nous avons construit notre maison en 1979. Moi et ma conjointe avons toujours aimé le jardinage. On a commencé avec notre jardin sans savoir jusqu’où cela nous mènerait », avoue M. Quirion.

Le couple a d’abord acquis des centaines de cultivars d’hémérocalles. De la famille des liliacés, cette plante possède des fleurs réunies en grappe rameuse. Claude Quirion est d’ailleurs le fondateur de l’Association des amateurs d’hémérocalles du Québec, organisme provincial existant encore à ce jour. 

« Avec le temps, nous voulions développer des collections prolongeant la floraison du printemps jusqu’à l’automne. On a pensé faire un jardin à paliers, avec des terreaux et ensoleillements différents », précise Claude Quirion.

Ainsi, le Jardin Florilège amorce sa saison avec les lilas (mi-mai à mi-juillet), suivi des pivoines (juin), hémérocalles (mi-juillet à mi-août) et hydrangées paniculées (mi-août à fin septembre). Celui-ci compte également une grande variété de conifères, comme des épinettes de Norvège, pins blancs et mélèzes d’Europe.

« Les arbres constituent la colonne vertébrale d’un jardin. Ils le structurent en définissant les aires de culture et les secteurs d’ombre et de lumière. Ils apportent une permanence au jardin, puisqu’ils sont décoratifs pendant toutes les saisons », explique M. Quirion.

Décorations à la main

Tout jardin à grande échelle s’entrecoupe d’ornements et sculptures. Claude Quirion, soucieux d’y apporter sa touche personnelle, a créé une multitude d’objets au fil du temps. Le béton, la pierre et les fils métalliques, entre ses mains, se sont transformés notamment en feuilles, objets drapés, champignons et bonsaïs.

On retrouve même sur les lieux un système solaire, un nid de guêpes, une planète Terre en souffrance et des sculptures menant à des réflexions philosophiques.  

« C’est devenu un loisir de fabriquer ces objets pendant l’hiver. Ils donnent une personnalité distinctive à notre jardin. Je pars souvent de photos pour créer ces œuvres. L’hiver est un bon moment pour mettre mes connaissances à jour sur la fabrication et le jardinage », mentionne M. Quirion.

Visiteurs et relève

Pendant longtemps, le Jardin Florilège a accueilli des milliers de touristes. Il était fréquent de voir des autobus nolisés s’arrêter sur les lieux, afin de prendre part aux visites guidées et ateliers de fabrication. Claude Quirion et Clémence Lachance ont toutefois réduit la cadence.

« On est maintenant des octogénaires. Nous sommes très attachés à notre oasis de paix, mais on ne peut pas faire autant de choses qu’auparavant. Si on doit vendre, nous espérons que les propriétaires garderont le jardin », indique M. Quirion. 

Le couple a d’ailleurs reçu la visite des membres de la Société québécoise de la pivoine, le samedi 29 juin (voir autre texte). « On essaie de contaminer les autres avec notre passion », dit Claude Quirion.