Un miel communautaire produit en terre aérienne 

AGRICULTURE.  L’Aéroport de Saint-Georges CYSG est le lieu d’une expérience apicole particulière. Depuis ce printemps, 15 colonies d’abeilles produisent du miel dans l’objectif de combattre l’insécurité alimentaire.

Selon Anne Morin, directrice de l’exploitation à l’aéroport, Moisson Beauce avait approché son organisation pour implanter des jardins communautaires sur la propriété aérienne. Différentes contraintes empêchaient cette possibilité, dont un contrôle adéquat de la faune. 

« On voulait utiliser nos infrastructures pour redonner à la communauté. Nous avions évalué l’idée de produire du miel, mais on devait s’entourer d’une expertise et de partenaires », précise-t-elle. 

Claude Dufour, propriétaire de Douceur des Appalaches, reste enthousiaste face à cette nouvelle aventure. Sa miellerie de Lac-Etchemin mise déjà sur les aspects biologiques et de développement durable. Ajouter un volet en solidarité alimentaire représentait une occasion intéressante, Claude Dufour étant notamment détentrice d’une maîtrise en sciences apicoles de l’Université Laval. 

« Pouvoir redonner au suivant, c’est une occasion extraordinaire. Nos colonies sont saines et en santé. Les 15 ruches se trouvent suffisamment loin du tarmac pour ne créer aucune incidence sur les abeilles. Ce seront les mêmes méthodes (en apiculture) que celles à Lac-Etchemin », mentionne Mme Dufour, qui collaborera avec Olivier Groleau, apiculteur bénévole de Saint-Georges, dans le bon fonctionnement des ruches. 

Objectif : 3000 pots

Ce miel brut biologique, sous le nom Miel CYSG, sera récolté trois fois par année, avec un objectif de 3 000 pots en 2024. La majorité de la production (85 % et plus) ira dans les paniers de Moisson Beauce. Les autres pots, mis en vente, couvriront une partie des frais d’exploitation. 

« Nous donnerons la priorité aux paniers alimentaires d’urgence. Pour cultiver et redonner aux gens, aucune Moisson ne possède une aussi forte mobilisation que la nôtre », dit sa directrice générale, Marie Champagne.

Peintes à la main par des enfants en maternelle de l’école Aquarelle à Saint-Georges, les ruches sont parrainées par des entreprises de la région. Cultiver pour partager, organisme de bienfaisance, se charge du volet administratif. « C’est une histoire où l’on devait être collaborateur », d’ajouter son président, Jean Champagne, au dévoilement public du projet le mardi 21 mai. 

Le développement de cette initiative, à la fois agricole et communautaire, peut être suivi en temps réel sur la page Facebook Miel CYSG.