Transformer le cannabis avec une précision artisanale
Le marché du cannabis, depuis sa légalisation en 2018, mène à l’ouverture de multiples entreprises. Origami Extraction, basé à Notre-Dame-des-Pins, fait des affaires d’un océan à l’autre en créant ses propres concentrés artisanaux de cannabis.
Diplômé en génie chimique de l’Université de Sherbrooke, Gabriel Bélanger a lancé son projet en 2020. Son expertise en cannabis s’est développée au travers de précédents emplois. Sa formation lui donnait des outils importants en procédés de transformation, concept déjà présent dans les industries minières, pétrolières, pharmaceutiques et alimentaires.
« Je concevais les plans et aménagements d’usines en production de cannabis. J’ai été directeur des opérations chez Benchmark Botanics, en Colombie-Britannique, qui faisait de la culture. Le plus difficile était de trouver des informations sérieuses. Ça restait une industrie en développement », précise le natif de Laval.
Il trouve sa terre d’accueil en Beauce, région d’où vient sa conjointe, pour créer son entreprise. « Le nom Origami vient de la précision de nos opérations, comme celle de cet art du pliage de papier. On a mis beaucoup de temps en recherche et développement, afin de créer des produits uniques pour les marchés récréatifs et médicaux », explique M. Bélanger.
Du vrac au produit fini
Dès le départ, Gabriel Bélanger souhaitait concevoir des concentrés de cannabis sans solvant. Chacun d’entre eux possède ses propriétés spécifiques, que ce soient les extraits, le hasch, la rosine ou les cartouches de vapotage, tous façonnés à la main dans l’optique microtransformatrice.
Origami Extraction reçoit d’abord les fleurs ou résidus en vrac. Ces derniers sont filtrés dans l’eau glacée en mouvement rapide, afin d’en détacher les cannabinoïdes. Avec d’autres étapes comme le séchage à froid et la lyophilisation, cette seconde technique menant à la déshydratation, l’entreprise transforme les produits selon la demande. Les extraits Polar, marque principale d’Origami Extraction, possèdent une concentration en tétrahydrocannabinol (THC) d’au moins 70 %, excepté le produit Dry Ice (50 %) qui compte également du cannabidiol (CBD).
« Il y a eu des essais et erreurs. Avec Janik Laberge, directrice en assurance qualité, on doit faire des tests et s’assurer que ce soit conforme aux normes », indique M. Bélanger, qui compte sur le soutien d’un conseiller technique et sommelier du cannabis en Louis-Philippe Lebel.
Origami Extraction vend ses produits dans plusieurs provinces et territoires canadiens, mais pas à la Société québécoise du cannabis. « La SQDC achète seulement des produits à 30 % ou moins en THC. On ne voulait pas prendre cette direction dans nos opérations », mentionne Gabriel Bélanger.
Reconnu par le milieu des affaires
Le fondateur d’Origami Extraction a vécu une grande surprise le 25 mai dernier. Au 35e Gala de l’entreprise beauceronne, présenté par la Chambre de commerce de Saint-Georges, il a remporté le Jarret Travailleur autonome-Microentreprise.
« Se retrouver dans les finalistes était déjà extraordinaire. Ça confirme qu’on a évalué mon plan d’affaires sans disqualification face aux préjugés du cannabis. Des entrepreneurs ont discuté avec moi après la soirée. Ils étaient curieux et intéressés par notre concept », confirme Gabriel Bélanger.
Possédant un permis de microtransformation du gouvernement fédéral, Origami Extraction surveille étroitement de possibles amendements réglementaires. « On pourrait transformer jusqu’à quatre fois plus, en conservant la même licence. S’il y a un agrandissement, c’est certain qu’on garde toutes nos opérations en Beauce », dit M. Bélanger.