Résidences pour aînés : le CISSS estime être un bon partenaire
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Chaudière-Appalaches considère avoir de bonnes relations, avec les résidences pour aînés (RPA), sur son territoire. L’organisme dément la supposée surrèglementation concernant les normes en RPA.
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Le modèle coopératif à la rescousse
« Le CISSS assure une qualité des services. Le fait de détenir un certificat d’exploitation d’une RPA vient avec des responsabilités et un standard minimum de qualité et de sécurité. Les RPA travaillent avec des gens vulnérables, car les personnes avec leur autonomie et en mesure de se représenter et faire valoir leurs droits ne sont pas en RPA, mais à domicile », soutient Jessica Poiré, relationniste au CISSS de Chaudière-Appalaches.
Selon cette dernière, le CISSS et les RPA possèdent un protocole précis au moment de transférer un résident vers un CHSLD ou RI (Ressources intermédiaires), lorsque les besoins en soins et services deviennent trop importants.
« Une évaluation des besoins du résident est faite de façon objective, selon les standards du Centre d’expertise en santé de Sherbrooke. Le dossier est déposé aux mécanismes d’accès à l’hébergement, qui détermine le futur endroit de résidence, en fonction des besoins du résident. Un accompagnement existe pendant l’attente, et au moment du transfert, lorsque la place est disponible », dit Mme Poiré.
Le CISSS peut également acheter des places en RPA. Un appel d’offres est lancé sur SEAO (Système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec), avec des critères spécifiques, pour répondre aux besoins des usagers temporairement.
« Le Règlement sur la certification des résidences privées pour aînés prévoit des mécanismes pour que la RPA puisse, après l’accord des familles et/ou du résident, aviser le CISSS pour obtenir de l’aide, si la situation du résident fait en sorte de dépasser l’offre de service de la RPA. Le soutien à domicile (SAD) et l’équipe partenariat sont avisés et interviennent en support à la RPA pour que l’usager puisse y demeurer », précise Jessica Poiré.
Constat alarmant du RQRA
Le regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA), qui regroupe 103 000 des unités en RPA au Québec (76 %), se dit en accord avec les conclusions du CIRANO (voir autre texte).
« Plutôt que d’être des partenaires et complémentaires au réseau public en retardant le transfert des aînés vers les ressources d’hébergement, les RPA se font surutiliser. Faute de places dans le réseau public, on les force à garder des clientèles dont le profil de besoin en soins est trop lourd, ce qui draine leurs ressources et provoque des fermetures », déplore le président-directeur général du RQRA, Marc Fortin.
Le gouvernement et les CISSS ont contribué à l’explosion du coût d’usage et déficit d’exploitation des RPA via l’imposition de 23 mesures mur-à-mur, selon M. Fortin. On retrouve, parmi celles-ci, l’installation des gicleurs, le contrôle des loyers, les dispositifs de sécurité contre les risques d’errance, les obligations relativement à la création de comités de milieu de vie, les délais stricts de formations obligatoires pour le personnel, ainsi que des inspections plus complexes et contraignantes de divers groupes (MSSS, CISSS/CIUSSS, Régie du bâtiment, MAPAQ, CNESST, etc.)
« Le rapport du CIRANO dresse un portrait extrêmement fidèle de la réalité et nous espérons qu’il pourra sonner l’alarme pour amener les autorités gouvernementales à assouplir rapidement le cadre normatif », conclut Marc Fortin.