Récupérer 90 % de nos vieilles voitures
ENVIRONNEMENT. Lorsqu’on réfléchit aux notions de développement durable, l’idée d’une cour à scrap arrive rarement en première place. Réfutant cette idée dépassée, Groupe Bégin se désigne comme un centre de récupération automobile prônant l’économie circulaire.
Afin de mieux comprendre ce concept environnemental, le journal s’est rendu au site de Pièces d’autos Fernand Bégin, à Saint-Philibert. D’entrée de jeu, les véhicules accidentés ou vieillissants passent à la décontamination. L’essence et le lave-glace sont réutilisés par la flotte de véhicules du Groupe Bégin. Quant aux huiles et au fréon, ils se retrouvent dans un autre centre de traitement spécialisé.
« Avec notre système informatique, on analyse ensuite les pièces récupérables. On dessert plusieurs régions au Québec et il y a beaucoup de demandes en mécanique et carrosserie », dit Olivier Bégin-Cyr, responsable du développement des affaires chez Groupe Bégin.
Recyc-Québec, société d’État créé en 1990, récupère tous les pneus hors d’usage. « Ils vont les déchiqueter pour créer plein de produits en caoutchouc. Nous possédons une belle collaboration avec eux », confirme M. Bégin-Cyr.
Le véhicule, avant sa transformation en cube par la presseuse, passe par une autre étape de récupération. « Tout ce qui est aluminium, fer, filage, cuivre et batteries, on le démonte pour mettre ça dans des conteneurs. Ça s’en va chez Jonction Métaux, une de nos filiales », indique ce dernier.
Des voitures électriques atterrissent de plus en plus au centre de récupération. « On a formé la plupart de nos employés là-dessus. Le démontage et la vente [des pièces] ne se font pas de la même façon », mentionne M. Bégin-Cyr.
Modèle avant-gardiste
Représentant la relève chez le Groupe Bégin, Olivier Bégin-Cyr siège comme administrateur à l’Association des recycleurs de pièces d’autos et de camions (ARPAC). L’organisme tenait son 53e congrès annuel les 14 et 15 septembre en sol beauceron.
« Tous les membres démystifient le concept de la cour à scrap et rappellent que le modèle d’affaires se base sur la réutilisation et le recyclage. Mon grand-père (Fernand Bégin) a fondé le centre de Saint-Philibert dans cette optique, mais on ne parlait pas de développement durable à cette époque », rappelle celui-ci.
Selon lui, ce type de centre fait donc partie de la solution et non du problème. Le Groupe Bégin, en mai dernier, a d’ailleurs remporté le Jarret Développement durable au Gala de l’entreprise beauceronne.
« Toutes les autos finissent par atteindre leur fin de vie et 90 % d’une voiture est récupérable. Avec plus de 7000 voitures récupérées par année, ce sont des tonnes de déchets qui ne se ramassent pas au dépotoir », conclut-il.