Mort de Jacob Flickinger: Mon père est un héros, mais à quel prix !
ACTUALITÉS. Le décès tragique de Jacob Flickinger, tué par une frappe israélienne en compagnie de six autres travailleurs humanitaires, laissera assurément un vide dans la vie de sa famille, notamment dans celle de son fils Jasper, âgé de 18 mois.
Ce n’est pas parce que l’enfant est âgé de18 mois qu’il ne sentira pas ce vide ni ce deuil, sous le prétexte que, à un si jeune âge, il ne se souviendra pas de son père ou ne s’apercevra pas de son absence. Le deuil chez cet enfant commence maintenant, pas dans cinq ou dix ans.
« On doit lui expliquer ce qui est arrivé, même si cognitivement, il ne comprend pas la guerre ni la mort. Il faut lui dire pourquoi son papa ne reviendra pas de son voyage. L’intégrer dans les rites funéraires, le prendre même en photo dans ces moments- là pour que lorsqu’il aura 10 ans et qu’il demandera des précisions sur la mort de son père, qu’il y ait des choses tangibles comme des vidéos ou des coupures de journaux et des effets personnels de son père « , explique Josée Masson, travailleuse sociale, directrice générale et fondatrice de Deuil-Jeunesse, un organisme de bienfaisance national qui offre des services personnalisés favorisant le mieux-être des jeunes, des adultes et des familles qui vivent, notamment, une réalité de deuil d’un proche.
Mme Masson précise que le deuil chez l’enfant n’est pas comme celui chez l’adulte. Les enfants ne réagissent pas tous de la même manière face à la mort d’un être cher. Chaque deuil est unique.
« Le deuil, c’est vivre sans la personne qu’on aime. L’enfant se rendra compte un jour que papa n’est pas là pour venir le chercher après l’école – comme les papas des autres enfants – ni pour jouer au hockey avec lui. Toute sa vie, il cherchera son père, mais c’est dans le choix des mots et la manière d’accompagner l’enfant qui auront une incidence sur sa vie », conclut Josée Masson, originaire de Thetford Mines.