Maladie de Lyme : « Il faut continuer de se battre »
SANTÉ. Atteinte de la maladie de Lyme depuis une décennie, Marie-Ève Lapierre demeure critique envers le système de santé québécois. Ayant trouvé des solutions afin de mieux vivre au quotidien, la Georgienne milite pour un meilleur soutien aux personnes atteintes.
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Selon celle-ci, la cartographie améliorée des zones endémiques et la multiplication des campagnes de sensibilisation représentent un pas dans la bonne direction (voir autre texte). Malgré tout, Marie-Ève Lapierre dénonce les lacunes en formations et ressources dans le corps médical, elle qui a notamment milité au sein de l’Association québécoise de la maladie de Lyme (AQML).
« J’ai dû me rendre aux États-Unis (2017) pour obtenir un diagnostic, avoir des antibiotiques et subir des traitements. Ici, les infectiologues ne sont toujours pas formés en conséquence. Quand une personne me contacte pour dire qu’elle s’est fait piquer par une tique, je préfère la référer au vétérinaire. C’est plus vite pour vérifier si la tique est porteuse (de la maladie) », dit Mme Lapierre.
Trouver le bon traitement nécessite des essais et erreurs. Après ses suivis en sol américain par la Dr Elena Frid, arrêtés en raison des coûts élevés, Marie-Ève Lapierre compte sur le soutien du Dr Amir Khadir. Grâce à son entêtement, elle a aussi trouvé de l’aide publique auprès d’un médecin à Saint-Georges.
« Je prends maintenant dix pilules par jour et j’ai arrêté la morphine dans la dernière année. Il y a encore des hauts et des bas. Présentement, mon visage est affaissé du côté gauche, avec des douleurs au poignet et parfois des difficultés à marcher », admet la femme de 43 ans.
Les fleurs et la famille
Pour s’accrocher à la vie, Marie-Ève Lapierre mise beaucoup sur son travail comme fleuriste, son conjoint et ses deux fils. L’apaisement du domaine floral et le service à la clientèle lui donnent des forces supplémentaires.
« Je voulais également voir grandir mes enfants. Ils ont maintenant 19 et 17 ans. J’étais là à leur bal de graduation et je veux être là comme future grand-mère », indique Mme Lapierre, qui pratique aussi des activités comme la méditation et le camping afin de s’aérer l’esprit.
Certaines personnes atteintes de la maladie de Lyme, incapables de supporter les souffrances, mettent fin à leur vie légalement (aide médicale à mourir) ou par suicide. Connaissant des gens décédés à ce niveau, Marie-Ève Lapierre ne les jugera jamais négativement.
« Je comprends qu’on en vienne à ça. On croit que c’est impossible de s’en sortir. Il faut continuer à se battre, trouver des moyens de s’accrocher et insister pour avoir les bons soins », martèle celle-ci, en invitant les gens concernés à contacter l’AQML comme soutien concret.