L’accès au Mont Grand Morne désormais interdit aux randonneurs
Les amateurs de plein air n’ont plus accès au Mont Grand Morne, situé à Sainte-Clotilde-de-Beauce, depuis le 1er juillet. La Municipalité, qui assurait la gestion du site, n’a pas renouvelé son entente avec les propriétaires privés.
« Nous manquons énormément de main-d’œuvre et il est de plus en plus difficile d’entretenir l’endroit. Nous avons donc pris la décision de prendre une pause pour le moment », a mentionné le maire, Gérald Grenier.
La réflexion s’est amorcée il y a environ un an. « Nous avions une personne bénévole qui s’occupait de tout. Cette année, nous avons embauché du personnel. Des gens étaient disponibles, mais au bout d’une semaine, ils ont quitté. C’est arrivé à deux reprises », indique le maire.
Selon M. Grenier, les coûts absorbés par la Municipalité se chiffrent à un peu plus de 20 000 $ annuellement, seulement pour assurer le fonctionnement du site.
« Quand nous gérons le portefeuille d’une petite municipalité comme la nôtre, il ne faut pas embarquer dans les dépenses. Pour nous, il n’y a aucune retombée économique. Personne ne passe par le village pour se rendre là-bas et les gens sont invités à faire des contributions volontaires. Est-ce que nous sommes prêts à investir un gros montant d’argent pour être capables d’entretenir le site ? Pour le moment, je ne crois pas. »
Le maire estime que des réflexions sont à venir. Il ignore pour le moment si une alternative sera trouvée pour que le site soit de nouveau accessible à la population.
Ouverture des propriétaires
Les propriétaires des terres privées ancestrales, donnant accès au Mont Grand Morne, disent comprendre la déception des randonneurs. Désirant conserver l’anonymat, ils se disent ouverts à des pourparlers visant à permettre la réouverture du site.
Ils ont tenu à préciser que cette situation est la conséquence du non-renouvellement des baux avec la Municipalité, qui assurait la gestion des lieux. Initialement, les ententes avaient été signées il y a 25 ans, et se terminaient le 31 décembre 2023. Les propriétaires avaient accepté d’accorder un sursis de six mois.
Ils se réjouissent d’avoir rapidement signé des ententes de gré à gré, avec le club d’escalade et l’association de vol libre, puisque les membres sont couverts par leurs propres assurances. Autrement, les gens qui s’aventureront sur le site, malgré l’interdiction, le feront à leurs risques et périls et ne pourront pas tenir les propriétaires responsables en cas d’accidents.
« Le maillon de la confiance avec la Municipalité a été brisé par différentes situations. Nous serons disposés à permettre de nouveau l’accès à notre magnifique bien patrimonial, après discussions et ententes avec des gens qui partagent nos valeurs telles que le respect, la collaboration et la transparence », ont-ils dit.
Avant d’aller de l’avant dans de nouveaux droits d’accès et signatures de baux, les propriétaires affirment devoir prendre en charge et maîtriser des demandes qui ont été déposées auprès de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), et ce, sans leur accord ni consultation.
« Nous sommes des amoureux de plein air et de la nature. […] Notre but n’est pas d’arrêter tout cela, mais de continuer en prouvant que le Mont Grand Morne peut être un exemple de cohabitation entre l’agriculture, le plein air et la nature. Nous sommes des gens de bonne foi », ont-ils conclu.