La Polyvalente de Saint-Georges incendiée il y a 50 ans
Devant accueillir ses premiers élèves en septembre 1974, la Polyvalente de Saint-Georges a été lourdement endommagée par un incendie, en soirée du 30 avril la même année. Pier Dutil, alors journaliste à L’Éclaireur Progrès, couvrait l’événement au moment où l’établissement demeurait en construction.
« C’était à l’époque du regroupement des commissions scolaires. Cette polyvalente s’ajoutait à l’école Trinité (aujourd’hui les Deux-Rives) pour accueillir les élèves de Saint-Georges et des autres municipalités. Autour, il y avait seulement des champs. Le quartier (résidentiel) s’est développé par la suite », précise M. Dutil.
De Saint-Georges-Ouest, il embarque dans son véhicule où se trouvaient toujours son calepin et un appareil photo. « On voyait un énorme mur de feu à partir du pont (David-Roy). Une marée humaine s’était rassemblée autour de l’incendie, au point où ça gênait le travail des pompiers volontaires. La faible pression d’eau a aussi causé des problèmes pour éteindre le feu », dit Pier Dutil.
Malgré la force du brasier, les dommages se sont limités aux secteurs des sports et de l’administration. L’entrepreneur général du projet de construction, Hervé Pomerleau, souhaitait ardemment que la polyvalente rouvre au moment prévu.
« Il existait des craintes sur l’approvisionnement de pièces en acier. Les assureurs ont rapidement donné leur accord pour rembourser les dégâts. Pomerleau a ajouté une deuxième équipe de travail (en soirée) afin de respecter les délais. Le secteur des sports a dû être reconstruit entièrement », confirme M. Dutil.
Causé par une cigarette… au travail !
Hervé Pomerleau estimait les dommages au bâtiment à 1 M$, l’équivalent de 6,2 M$ aujourd’hui. Selon l’entrepreneur, une explosion résultant d’une étincelle, dans un contenant de colle, a provoqué l’incendie.
« L’incendie aurait pris naissance lorsqu’un employé de la firme René Allard Isolation, de Bernières, a mis accidentellement le feu en fumant. Cet employé était à poser la colle qui sert à retenir le matériel isolant. Cette colle est un produit très inflammable et c’est pourquoi il a suffi d’une simple étincelle », peut-on lire dans le reportage de Pier Dutil datée du 8 mai 1974.
L’employé concerné n’avait nullement tenté de cacher son geste. « Il faut remettre cela dans le contexte. On fumait partout, y compris les profs dans les classes. J’étais moi-même un peu cowboy comme journaliste. J’ai pris des photos sur le chantier (de l’incendie), ce qui serait impossible aujourd’hui. C’était une tout autre époque », mentionne Pier Dutil, alors âgé dans la vingtaine.
À part les écrits du journaliste retraité, aucun souvenir concret n’a subsisté dans la mémoire collective sur cet incendie majeur. « Il faut dire que les incendies étaient nombreux en Beauce dans ce temps-là. Beaucoup de gens, qui connaissent cette histoire, sont maintenant décédés », rappelle Pier Dutil, tout de même heureux de commenter le dossier.