Indice de grande vulnérabilité : plus de 1800 personnes touchées à Saint-Georges
Une étude de la Fondation pour l’alphabétisation, intitulée Aperçu d’un indice de grande vulnérabilité dans plusieurs villes du Québec, expose la pauvreté économique et sociale des grandes villes de la province. Sans être la pire municipalité, Saint-Georges se situe dans une zone à risque.
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Avec son pourcentage de 6,96 %, la métropole beauceronne dépasse la moyenne provinciale établie à 6,13 %. Chez les 15 ans et plus, cela totalise 1863 résidents aux prises dans une spirale de grande vulnérabilité. Thetford Mines et Lévis, les deux autres villes en Chaudière-Appalaches dans ce document, possèdent des pourcentages de 6,95 % et 5,67 %.
Selon l’économiste Pierre Langlois, auteur de l’étude, la coexistence des problématiques de littératie et de revenus génère cette tempête sociale. L’étude est d’ailleurs basée sur la mesure du panier de consommation hybride (MPC) et les résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA), données publiées par Statistique Canada.
« Les aînés, les gens sur l’aide sociale, les employés au salaire minimum ou légèrement au-dessus et les décrocheurs scolaires sont les plus susceptibles de vivre l’addition de ces deux phénomènes », explique M. Langlois.
Il rappelle que plusieurs aînés actuels n’ont jamais obtenu un diplôme d’études secondaires. C’est également le cas d’une certaine partie des travailleurs du secteur manufacturier, domaine professionnel majeur à Saint-Georges et en Beauce.
« Les aînés ont souvent un revenu fixe, situation qui peut faire mal en période inflationniste. On peut réussir économiquement dans une région au profil industriel, même avec un faible parcours scolaire. Cependant, si l’usine ferme, on peut avoir de la misère à se replacer aux mêmes conditions », précise l’économiste.
Miser sur la formation
Dans notre région, l’amalgame du faible taux de chômage et de la pénurie de main-d’œuvre égalent une forte proportion de personnes sur le marché du travail. Cependant, un emploi salarié n’équivaut pas nécessairement à un bouclier contre la vulnérabilité.
« On voit, par exemple, plus de travailleurs à temps plein fréquentant les banques alimentaires. La forte poussée inflationniste et l’exacerbation des inégalités sociales ont inversé la tendance observée pendant la pandémie, laissant une proportion de la population dans une situation plus précaire », dit Pierre Langlois.
Selon lui, on doit insister davantage sur l’importance des compétences de base en littératie (lecture/écriture) et la diplomation afin de quitter cette spirale.
« On voit la différence chez les diplômés collégiaux et universitaires. Les formations professionnelles (DEP) offrent des gains intéressants », indique M. Langlois, soulignant notamment les succès des formations duales et duplex au Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE).
L’étude complète peut être consultée sur fondationalphabetisation.org, section analphabétisme (enquêtes et statistiques).