Il y a 40 ans : Violent conflit de travail chez Procycle
La compagnie Procycle, maintenant appelée Rocky Mountain, faisait face à un important conflit de travail en 1984. Sous la plume de Louis-Pierre Côté, l’édition du 10 octobre de L’Éclaireur Progrès aborde ce sujet sous divers angles.
Procycle décrétait un lock-out le 30 septembre, en réponse à un vote de grève par 325 salariés. L’entreprise mandatait la Cour supérieure pour une injonction limitant le nombre de piqueteurs, aux abords des trois entrées de l’usine. Elle se trouvait, comme aujourd’hui, dans le parc industriel de Saint-Georges.
Une première injonction provisoire avait été accordée le 3 octobre. En place jusqu’au 9 octobre, elle limitait les piqueteurs à cinq salariés et ordonnait la cessation des menaces et intimidations envers les représentants de Procycle, ou de la firme protégeant les lieux.
Quelques jours plus tôt, deux gardiens de sécurité ont été blessés par des projectiles lancés à leur endroit. Louis-Pierre Côté cite aussi des activités de vandalisme sur des bâtiments et véhicules, au point où la Sûreté municipale de Saint-Georges mobilisait des agents sur place.
« Certains soirs et certaines nuits de la semaine dernière, jusqu’à quatre agents prenant place dans deux auto-patrouilles étaient sur les lieux, afin de voir au bon ordre », peut-on lire.
Questionné sur ces actes de vandalisme par le journaliste, Jacques Létourneau, conseiller syndical, a émis peu de commentaires, « se disant d’avis que les auteurs de ces actes seraient étrangers au conflit. »
Offres raisonnables
En protestation au lock-out, les syndiqués ont tenu une grande marche dans les rues de Saint-Georges le 6 octobre. Elle s’est conclue devant la résidence privée de Raymond Dutil, président-directeur général de Procycle.
Dans un second reportage, il affirme que les offres envers les syndiqués sont « valables et raisonnables ». Raymond Dutil détaille les hausses salariales et parle de la forte concurrence asiatique dans le marché des vélos. « Nous ne sommes pas dans une situation de marché favorable, à ce stade-ci », précisait celui-ci.
Le ministère du Travail est allé jusqu’à convoquer une séance de conciliation. La recommandation du conciliateur, Jacques Bégin, a mis fin au conflit le 17 octobre. La veille, l’automobile et la résidence d’un contremaître étaient ciblées par un tireur. Un syndiqué a été blessé par un camion quittait les terrains de la compagnie.
« Le conflit de Procycle aura été, sans contredit, l’un des plus violents à s’être produit dans la Beauce », écrivait Louis-Pierre Côté, dans un autre article publié le 24 octobre 1984.