Femme authentique et artiste au fond de l’âme
N.D.L.R. Ce portrait a été réalisé pour souligner la Journée internationale des femmes le 8 mars.
Pamela Doyon, femme à l’enthousiasme contagieux, rêvait de gagner sa vie artistiquement. Les obstacles sur son parcours, au même titre que de belles rencontres, en ont fait une entrepreneure investie à transmettre son amour culturel aux Beaucerons.
L’étincelle de sa passion artistique s’est enflammée dès l’école primaire. Son père, enseignant, lui donne des rôles dans quelques pièces scolaires. Devenue adolescente, Pamela Doyon embrasse plus sérieusement son amour du théâtre.
« Je suivais l’option théâtrale à la Polyvalente de Saint-Georges. Solange Paré, l’enseignante du programme, a eu une importante influence sur mon parcours », se souvient-elle.
Bonheurs et tragédies
Refusée au programme théâtral du Cégep de Saint-Hyacinthe, Pamela Doyon traverse cet échec avec des études en Arts et lettres et Sciences humaines au Cégep Beauce-Appalaches. À 19 ans, elle accouche de son fils Nathan, un bel imprévu qui ne l’empêchera pas de s’inscrire au baccalauréat en théâtre à l’Université Laval.
« Ça figure parmi les plus belles années de ma vie. Mon rêve de comédienne devenait possible et j’étais entouré de gens comme moi. Il n’y avait pas de plan B. C’était ce que je voulais faire », dit Pamela Doyon.
Revenue en Beauce après son bac, elle vit une tragédie le 31 octobre 2013. Un accident de voiture lui cause un trauma crânien et des troubles vestibulaires (équilibre). Alors serveuse, Pamela Doyon tombe en arrêt de travail.
« Mon bras droit ne levait plus, j’avais des vertiges et ma mémoire à court terme faisait défaut. Mon fils, ma famille et mes amis m’ont offert un soutien incroyable », confirme la native de Saint-Jean-de-la-Lande.
Solange Paré la contacte en soutien théâtral. Pamela Doyon s’implique alors auprès de la troupe des Deux Masques. « J’ai mis en scène Les sorcières de Salem et La petite fille aux allumettes, en plus de jouer dans d’autres pièces. C’était exigeant en réapprentissage cognitif, mais ça me gardait vivante », mentionne cette dernière.
Vers les affaires festives
Le côté business de Pamela Doyon apparaît en 2016. Éric Doyon, créateur de Chaudière-Appalaches en spectacle, l’implique dans la production d’événements. Le Festival d’Élégance Lac-Etchemin et Beauce Brasse figurent dans son curriculum vitae.
« C’étaient mes premiers pas dans l’événementiel. Chez Noctura, j’ai aussi aidé à la création des Extras FEQ (Festival d’été de Québec) au manège militaire. Fatiguée de donner aux autres, j’avais envie de gérer mes propres patentes. C’est là qu’est né Créativa Productions », précise Mme Doyon.
Cet organisme à but non lucratif, cofondé avec Maxime Dumais et Jean Maheux, organise notamment le Solstice Festival de Saint-Georges, dont la troisième édition aura lieu en juin prochain. Créativa Productions offre aussi des services corporatifs en décor, planification, animation, mise en scène et cours théâtraux.
« Nos ateliers de médiation interculturelle (percussions, cirque, danses africaines, etc.) se promènent dans plusieurs municipalités en Chaudière-Appalaches. Ils deviennent un outil de travail contre le racisme », affirme Pamela.
Citoyenne du monde, elle a souvent voyagé à l’international. Créer le Solstice Festival servait d’ailleurs à célébrer nos différences culturelles en terre beauceronne. Pour Pamela Doyon, la culture s’inscrit dans les racines régionales et pas seulement au cœur des grands centres urbains.
« À toutes les femmes lisant ce texte, rappelez-vous que tout est possible. Choisissez votre bonheur, prenez le contrôle de votre vie et ayez l’humilité de demander de l’aide », conclut l’artiste et femme d’affaires.