Du sanglier local élevé en milieu naturel 

Depuis septembre 2020, Lina Forest et sa famille élèvent des sangliers sur une grande terre à Saint-Honoré-de-Shenley. L’entreprise, appelée Sanglier de chez nous, n’a aucun équivalent dans la région Chaudière-Appalaches.

En 2018, elle et son conjoint, Sébastien Roy, voulaient profiter de la nature et construire une écurie sur le rang Grand Shenley. L’ancien propriétaire, sur cette large propriété, élevait des bisons et wapitis. Le couple préférait aligner sa destinée vers un animal plus petit et encore peu présent dans nos assiettes. 

« En voulant organiser un méchoui, on n’a jamais été capable de trouver un endroit vendant de la viande de sanglier. On a commencé nos recherches et visité plusieurs élevages. Nous avons appris sur le tas et travaillé fort », précise Mme Forest. 

Cycle de vie 

Présentement, le cheptel compte plus de 130 têtes. À l’extérieur, les sangliers et laies se promènent dans des enclos au large couvert forestier. Dans le bâtiment intérieur, on retrouve l’élevage des marcassins. Chaque laie met bas à une portée variant de deux à dix marcassins, la grossesse s’échelonnant sur quatre mois. 

« Certaines femelles dominatrices peuvent manger les nouveau-nés (des autres laies). C’est pourquoi les mises bas se déroulent dans des boîtes séparées. Les marcassins restent six semaines en groupe à l’intérieur, avant de rejoindre les adultes », explique Lina Forest.

Nourris à la moulée de deux à trois fois quotidiennement, ces animaux vivent sur la terre pendant 15 à 18 mois. Les clôtures extérieures des enclos mesurent six pieds en hauteur et trois pieds en profondeur. 

« Ce sont des animaux forts pouvant sauter très haut et creuser profondément […] À part le vaccin du circovirus, il existe peu de maladies chez le sanglier. Il est nécessaire de castrer chaque mâle au scalpel dans un environnement stérile. Sinon, ça donnera un gout trop hormonal à la viande », indique la native de Valleyfield. 

Recettes et éducation 

Après l’abattage et le débitage à l’Abattoir Cliche d’East Broughton, les viandes reviennent en terre beauceronne pour la transformation en divers produits. Steaks, côtelettes, saucisses, abats, tartares, bacon, smoked meat… le sanglier se cuisine de multiples façons. 

Lina Forest partage d’ailleurs des recettes sur la page Facebook Sanglier de chez nous. Ce même lieu lui sert également à publier des capsules éducatives. « On voit trop le sanglier péjorativement. Ce n’est pas un animal destructeur. Il est curieux et s’adapte aux changements », affirme Mme Forest.

Projets à venir

Lors de notre passage, Sanglier de chez nous procédait à des rénovations et agrandissements. Lina Forest ne s’en cache pas. Entrepreneure dans l’âme, elle souhaiterait uniquement vivre de l’agriculture à moyen terme. Son conjoint, propriétaire d’une compagnie en revêtement de sol où elle s’occupe de l’administration, procède à de multiples travaux sur la terre en sa compagnie. Leurs filles, Maïka, 14 ans, et Layla, 11 ans, donnent souvent un coup de main. 

« Nous possédons une bonne mise en marché en Beauce et dans le secteur de Thetford. C’est une viande rouge plus raffinée et maigre que le bœuf. On limite les gras intramusculaires en surveillant leur alimentation », conclut Lina Forest.