Le «Bourreau de la Beauce» condamné à 23 ans de prison
La sentence est tombée ce matin au Palais de Justice de Saint-Joseph, dans le dossier du Bourreau de la Beauce. L’homme coupable de 47 chefs de voies de fait armé, menace de mort et agressions sexuelles (notamment) sur 13 victimes devra purger une peine de 23 ans de pénitencier. En soustrayant le temps passé en détention provisoire, l’individu retrouvera sa liberté dans 18 ans, six mois et 22 jours.
La cour a également déclaré « délinquant à contrôler » l’homme de 64 ans. Ce faisant, il n’aura aucune possibilité de libération conditionnelle avant 8 ans et six mois.
Dès sa sortie de prison, il entrera dans une période de haute surveillance de 10 ans, pendant lesquels il lui sera interdit de se trouver dans un endroit fréquenté par des enfants. Il ne pourra pas non plus communiquer avec les victimes ni posséder une arme à feu, et son nom apparaîtra sur le registre des délinquants sexuels à perpétuité.
Rappelons que les atrocités ont été commises entre 1983 et 2000 sur ses neuf enfants, la gardienne de ceux-ci, deux voisines et son épouse de l’époque. Les enfants n’ont d’ailleurs pas souhaité commenter la sentence à la sortie de la salle d’audience. Il faut mentionner que leur père, avant de quitter les lieux, leur a souri en formant un cœur avec ses mains. L’attention a semblé leur faire l’effet d’une claque au visage.
« Le tribunal est incapable d’identifier de circonstances atténuantes, mais les circonstances aggravantes sont nombreuses. […] Ce sont des crimes abominables, commis envers des enfants dont il avait la charge de protéger. […] Les personnes qui commettent ces crimes doivent réaliser que leurs victimes seront un jour des adultes en mesure de les dénoncer », a affirmé le juge René De la Sablonnière. Soulevons que M. le juge avait lui-même dû interrompre un instant sa lecture du résumé des accusations, tellement les faits reprochés étaient perturbants. Il note par contre que l’accusé a été manipulateur et n’a montré aucun signe d’empathie tout au long des procédures judiciaires.
Quant au procureur de la couronne Nicolas Champoux, il s’est dit très heureux de la peine qui a été rendue. Il souligne qui plus est que le dossier aura certainement été le plus significatif de sa carrière jusqu’à présent.