Urgence d’agir pour contrer la pénurie de main-d’oeuvre
AFFAIRES. Les industriels et les élus municipaux de Chaudière-Appalaches ont demandé un plan d’urgence au gouvernement pour régler le problème de pénurie de main-d’œuvre qui frappe durement le secteur manufacturier de la région.
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Cette demande vient à la suite d’une enquête de Deloitte et E&B Data qui détaille les impacts économiques de ce problème sur les entreprises manufacturières de Chaudière-Appalaches. Les deux firmes ont sondé un total de 309 entreprises embauchant 28 000 travailleurs, ce qui représente 63 % de l’emploi manufacturier de Chaudière-Appalaches selon les données de 2019.
Parmi les données qui ressortent le plus de l’étude, on découvre que 89 % des entreprises sont en recherche d’employés. « Nous savions qu’il y avait un gros problème, mais nous ne savions pas qu’il était aussi profond que cela », indique la directrice générale du Conseil économique de -Beauce, Hélène Latulippe.
« Le plus alarmant, c’est que 58 % des entreprises sondées songent à délocaliser une partie de leur production et la majorité d’entre elles sont de grandes entreprises qui ont déjà des installations ailleurs », poursuit-elle.
Rencontres avec les élus provinciaux
C’est avec le rapport en main qu’une quarantaine de représentants des organismes économiques, d’élus municipaux et de certains dirigeants d’entreprises ont rencontré les députés provinciaux de Chaudière-Appalaches pour leur présenter leur mémoire sur la crise et les solutions qu’ils proposent.
Ils se sont aussi rendus à Québec pour rencontrer d’autres députés, notamment le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, la ministre déléguée à l’Économie, Lucie Lecours, et la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade.
« Je crois que nous leur avons appris l’importance du secteur manufacturier de Chaudière-Appalaches sur l’économie du Québec », mentionne Mme Latulippe, citant un point du rapport selon lequel les 42 000 emplois dans le secteur manufacturier en Chaudière-Appalaches représentent 8 % du nombre d’emplois total en fabrication au -Québec. La région se situe d’ailleurs au premier rang pour le PIB manufacturier par habitant à 12 500 $.
Également présent à ces rencontres, le maire de Saint-Georges, Claude Morin, insiste sur l’urgence d’agir. Il dit d’ailleurs avoir senti un changement de perception lors de la rencontre avec les deux ministres.
« Nous ne pouvons plus attendre. Nos entrepreneurs ont besoin de nous. Plus encore, nous avons des opportunités de développement et de croissance économique, mais si nous ne posons pas des actions concrètes, nous serons obligés de regarder passer le train et ça, ça risque de nous coûter cher », déclare-t-il.
Déçue de la réponse du premier ministre
La directrice générale du CEB s’est cependant dite déçue que le premier ministre, François Legault, dise que la pénurie de main-d’œuvre est une bonne chose, car cela crée une hausse des salaires. « Ce n’est pas juste une question de salaire. Le problème est que le bassin de main-d’œuvre est vide. La majorité des emplois disponibles offrent un salaire de 50 000 $ par année », soutient-elle.