Nous sommes pauvres
Je ne vous apprendrai rien en vous disant que le Québec est pauvre, très pauvre.
Bien honnêtement, je ne pensais cependant pas que le Québec était si pauvre. Récemment, un porte-parole du ministère des Transports était de passage à Saint-Côme afin de rencontrer les citoyens qui désirent ardemment la construction d’un nouveau pont en remplacement du lien actuel qui est complètement désuet.
Ce dernier a indiqué que depuis l’effondrement du viaduc de la Concorde, Québec a repris la gestion et l’entretien de plus de 4000 ponts se trouvant dans des municipalités de 100 000 habitants et moins. Il nous a alors appris que dans la région Chaudière-Appalaches, 600 ponts se sont retrouvés sous l’égide du ministère des Transports et que le budget annuel pour la gestion de l’ensemble de ces structures était de 8,5 M$, ce qui représente une somme d’environ 15 000 $ par pont si mes calculs mathématiques sont bons.
Mais y avez-vous pensé, le gouvernement injecte 15 000 $ pour l’entretien annuel d’un seul pont. Nos infrastructures peuvent bien être en décrépitude. Des morceaux de ciment peuvent bien se détacher de ces structures. Et les viaducs peuvent bien s’effondrer !
Un tel constat a de quoi donner des frissons. Maintenant qu’on connaît «l’important budget» qui est consacré à l’entretien des ponts, je ne suis pas certain que le bon peuple québécois va se sentir très en sécurité lorsqu’il devra s’aventurer sur de telles infrastructures, même si du côté du gouvernement, on va nous rassurer en disant que les normes sont respectées et que des inspections sont faites régulièrement.
Au moins, on sait maintenant à quoi s’en tenir. Et lorsqu’une municipalité comme Saint-Côme réclame un nouveau pont, toute la communauté beauceronne devrait l’appuyer alors que du côté du gouvernement, il sera difficile de lui dire un non catégorique, considérant que l’entretien de cette infrastructure demande beaucoup plus qu’un simple montant de 15 000 $.
Quand je vous dis que le Québec est pauvre, me croyez-vous maintenant ?