La vitesse de classement du sirop d’érable s’améliore graduellement
En octobre 2020, les Producteurs et productrices acéricoles de la Beauce (PPAB) avaient voté une résolution demandant la révision complète du système de classement du sirop d’érable. Les retards de classement, ici comme ailleurs au Québec, faisaient l’objet de nombreuses critiques.
Le sujet est revenu sur la table le 6 octobre dernier, à l’assemblée annuelle du syndicat. Afin de régler ce problème, les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont créé un comité spécial dont le travail se poursuivra en 2022.
« Nous devions être plus agiles afin de diminuer les délais. Les rencontres ont donné de bons résultats. Le Centre ACER et le Conseil de l’industrie de l’érable (CIE) sont impliqués dans le dossier. Nos équipements deviennent plus performants. On continue d’utiliser la langue électronique (Spectracer) qu’on mélange à l’activité humaine », dit Francis Roy, président des PPAB.
Le classement 2021 s’est déroulé dans les laboratoires de Sainte-Marie, Plessisville et Pohénégamook. Une chute de 25 % dans la production de sirop par rapport à la saison précédente, combinée à l’amélioration des opérations, a permis de classer tous les barils avant le début de l’automne.
« Il y a eu moins de demandes de révision après le premier classement. Les gens qui avaient du sirop VR (en vrac) avaient moins tendance à demander une nouvelle analyse. Comme on s’attend à plus de production en 2022, le système pourrait être encore un peu lent », mentionne M. Roy, rappelant que la météo décide ou non d’une bonne saison acéricole.
Nouvelles entailles
Cette année, les PPAQ distribueront sept millions de nouvelles entailles auprès des acériculteurs, toutes régions confondues. Les intéressés doivent s’inscrire d’ici le 15 octobre.
« Plusieurs acériculteurs de la région ont effectué une demande. Les dossiers demeurent confidentiels. Sur le terrain, j’entends que ces demandes touchent des augmentations entre 500 et 1 000 entailles au quota des petites érablières. Les grosses demandes d’entailles se produisent dans des régions où il y a plus de grandes érablières, comme le Bas-Saint-Laurent », indique Francis Roy.
Limiter les coupes publiques
La Stratégie nationale de production de bois, conçu par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), sème toujours la controverse chez les PPAQ. Le syndicat veut limiter ses impacts sur les érablières des terres publiques.
« La stratégie met en péril le développement acéricole et l’avenir de nos forêts, en priorisant la récolte de tous les arbres dont le diamètre excède 44 cm pour apporter du bois aux usines de sciage. Si les pratiques sylvicoles mises de l’avant demeurent inchangées, il faudra attendre entre 40 et 60 ans avant de pouvoir entailler les érables qui auront été coupés », avait dit Serge Beaulieu, président des PPAQ, à la fin août.
Sur le territoire des PPAB, certaines érablières étaient menacées aux environs de Saint-Théophile. « On a réussi à placer le projet (coupes forestières) sur la glace. Le syndicat provincial fera bientôt d’autres sorties publiques », confirme Francis Roy.
L’assemblée provinciale des PPAQ aura lieu les 9 et 10 novembre. « Il y a de gros sujets chauds qui touchent tous les acériculteurs. Je serai là pour défendre l’intérêt de nos membres », précise M. Roy.
Les PPAB rassemblent les acériculteurs des MRC Beauce-Sartigan, Robert-Cliche et Les Etchemins. Les producteurs dans la Nouvelle-Beauce (Appalaches-Beauce-Lotbinière) et Bellechasse (Côte-du-Sud) sont représentés par d’autres syndicats régionaux des PPAQ.