Bleuetière Goulet : un incontournable sur la route 112
Le nom de l’entreprise n’indique pas l’ampleur de son offre. La Bleuetière Goulet, à Saint-Frédéric, regroupe 180 hectares de fruits et légumes, une érablière, un bar laitier et sa propre distillerie.
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Jean-Yves Goulet a acheté la bleuetière en 2002. Elle appartenait à ses parents Jean-Denis et Gaétane. Deux ans plus tôt, le couple avait planté ses 1 000 premiers plants de bleuets.
« Nos plantations sont situées sur les terres de l’ancienne ferme familiale. Mes parents travaillaient dans le porcin et le bovin, mais ce n’était plus une industrie rentable. J’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale. Mon objectif était de créer une ferme maraîchère ouverte à l’année », dit M. Goulet.
Les projets d’agrandissement s’enchaînent rapidement sur les terrains agricoles de la famille Goulet. À ce jour, la Bleuetière Goulet exploite 12 000 plants de bleuets, 600 pommiers, 7 500 entailles, deux hectares de citrouilles et deux hectares de framboises.
« Nous avons des employés désignés pour chaque type de production. On part d’un même type de sol, mais les plants n’ont pas les mêmes besoins. Nos suivis agronomiques sont réguliers. On va chercher toute l’aide requise », mentionne Jean-Yves Goulet.
Vivre une expérience
Afin d’attirer les familles, l’entreprise a ajouté un module de jeux et des sentiers de patins en forêt à son offre. « Les visiteurs ne veulent plus seulement acheter nos produits en kiosque ou faire de l’autocueillette. On devait concevoir une expérience », indique M. Goulet.
En 2019, la Bleuetière Goulet a investi 200 000 $ pour produire et vendre ses propres alcools. Un vin, un porto et trois gins représentent la collection actuelle de la distillerie.
Ces alcools sont fabriqués avec les bleuets et le sirop d’érable de l’entreprise, y compris Le Saint-Fred, en hommage au village de Saint-Frédéric. « Avec ces produits, on a trouvé un débouché sur le marché nord-américain et même international », dit Jean-Yves Goulet.
« Rentrer » le bleuet en épicerie
Le Regroupement des bleuetières de la Chaudière-Appalaches (RBCA), formé en 2012, est présidé par Jean-Yves Goulet. Cette coopérative cherche à faire connaître le bleuet d’ici et travaille à ce qu’il soit disponible dans un maximum d’endroits.
« La saison des bleuets étrangers, comme celle des États-Unis, finit au moment où commence la nôtre. Les arbres de ces bleuetières sont plus hauts (six pieds) et les fruits se ramassent à la machine. Ici, on doit faire la cueillette manuellement. Les épiceries préfèrent les bleuets étrangers, car ils sont moins chers », dit M. Goulet.
Ne pouvant pas concurrencer les prix étrangers, la Bleuetière Goulet et ses partenaires misent sur la fraîcheur de leurs produits et l’importance de manger local.
« Ces tendances sont devenues importantes auprès des consommateurs. C’est aussi le cas pour les pesticides. On fait attention à notre écosystème. Nous sommes des producteurs, mais également des consommateurs », rappelle Jean-Yves Goulet.
Chaudière-Appalaches compte une soixantaine de producteurs de bleuets en corymbe.
« L’autocueillette demeure le meilleur plan quand on souhaite s’emparer de bleuets frais », conclut M. Goulet.