Une pandémie où l’agriculture joue un rôle de premier plan
En pleine crise de la COVID-19, les agriculteurs se sont ajustés à de multiples contraintes. De la ferme à l’assiette, toutes les étapes de la production agricole ont subi des transformations à divers degrés.
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L’Union des producteurs agricoles (UPA) craignait surtout les conséquences de la pandémie au niveau du lait et du porc (voir autres textes). Le milieu avicole (œufs) suscitait également des interrogations.
« Des poules pondeuses ont été envoyées à la réforme (abattage) plus rapidement que prévu. Il ne fallait pas produire trop d’œufs. Nous aurions dû en jeter, ce qui était inconcevable », indique James Allen, président de l’UPA de la Chaudière-Appalaches.
En mars dernier, l’UPA avait eu gain de cause pour faire entrer des travailleurs étrangers temporaires au Québec, malgré la fermeture des frontières canadiennes aux visiteurs. Cette main-d’œuvre était principalement destinée aux récoltes maraîchères.
« En Chaudière-Appalaches, on avait environ 75 % de notre main-d’œuvre étrangère habituelle. On a essayé de combler le reste avec des gens de la région, mais ce n’est pas arrivé », dit M. Allen.
L’UPA avait créé la campagne J’y vais sur-le-champ! afin de trouver cette main-d’œuvre locale, entre autres chez les gens mis à pied temporairement.
« Le prolongement de la PCU (Prestation canadienne d’urgence) a beaucoup nui aux embauches. Des fruits et légumes n’ont pas été récoltés à cause du manque de personnel dans les champs. La Bleuetière DuRoy (Saint-Étienne-de-Lauzon) est allée jusqu’à donner des bleuets (en autocueillette) », mentionne James Allen.
Achat local et sécurité
Le concept d’achat local, sur lequel insistait le gouvernement du Québec auprès de la population, a donné un bon coup de main au secteur agricole. James Allen a clairement senti cette vague dans la région.
« Dans les vergers, les producteurs n’ont jamais vu autant de gens cueillir leurs propres pommes. Les marchés publics ont reçu beaucoup plus de visiteurs. Les réservations, pour des paniers hebdomadaires de fruits et légumes frais, étaient déjà comblées au printemps », explique James Allen.
Le 14 octobre, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a d’ailleurs annoncé une aide financière de 2,5 M$ afin de renforcer la promotion et l’identification des aliments québécois. Ces derniers sont certifiés Aliments du Québec et Aliments préparés au Québec, avec une déclinaison bio si nécessaire.
Sur le plan de la sécurité, James Allen assure que les producteurs agricoles ont renforcé les mesures sanitaires pour éviter la propagation de la COVID-19. Pour les services aux producteurs, offerts par l’UPA de la Chaudière-Appalaches, ils ont été transférés davantage vers le web.
« Ce n’était pas toujours évident. Beaucoup de secteurs agricoles n’ont pas une couverture web assez rapide pour permettre des rencontres virtuelles. Nous appuyons toujours les municipalités rurales qui souhaitent l’arrivée d’une couverture internet plus rapide », confirme M. Allen.
Par voie virtuelle, l’UPA de la Chaudière-Appalaches tiendra son assemblée générale annuelle le 22 octobre. Sa version provinciale, également virtuelle, aura lieu les 30 novembre et 1er décembre avec plus de 300 délégués.