Situation préoccupante dans les urgences
SANTÉ. L’achalandage dans les urgences des quatre hôpitaux du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) est considérablement élevé à ce temps-ci de l’année. La situation est d’ailleurs qualifiée d’exceptionnelle et de préoccupante.
Le mardi 19 juillet en matinée, le taux d’occupation à l’urgence de Thetford Mines avait atteint les 180 % (18 civières occupées sur les 10 autorisées). Il était au même moment de 140 % à Montmagny, de 135 % à l’Hôtel-Dieu de Lévis et de 81 % à Saint-Georges. Les données ont varié depuis, mais il n’en demeure pas moins que le contexte est difficile dans tous les secteurs d’activité selon la directrice des soins professionnels, Dre Monique Saint-Pierre.
« Ce à quoi nous assistons, ce n’est pas quelque chose que nous voyons habituellement durant la période d’été. Les virus saisonniers sont moins présents, les gens sont en vacances et le nombre de chirurgies ralentit puisque les patients sont moins disponibles. Actuellement, les cas de COVID augmentent et les hospitalisations aussi. Nous avons en même temps une pénurie importante de personnel qui s’est aggravée depuis la pandémie. Plus de gens sont malades et des employés doivent être retirés. C’est une situation très préoccupante qui sévit à l’échelle du Québec. »
Dre Saint-Pierre croit que la 7e vague est à son sommet et souhaite que le nombre de patients aux urgences diminue rapidement. « Ceux que nous voyons en ce moment sont malades et ont besoin d’être là. Nous ne sommes pas au stade de demander aux gens d’éviter nos urgences, mais nous leur recommandons de communiquer avec Info-Santé/Info-Social au 811 s’ils ont besoin de renseignements. »
Elle ajoute que le CISSS-CA travaille actuellement à consolider l’organisation de ses services de première ligne en raison du manque de médecins de famille qui sont eux aussi surchargés en clinique. « Je le répète, c’est vraiment une conjoncture exceptionnelle en période estivale. Nous rencontrons des enfants avec des infections virales que nous voyons habituellement en hiver. Cela complique aussi les choses. »
Médecins de famille
La directrice des soins professionnels estime qu’il y a encore un coup de barre à donner au Québec entourant la difficulté pour plusieurs personnes de se trouver un médecin de famille et ainsi éviter de se rendre à l’urgence pour des problèmes de santé mineurs.
« Ça fait plusieurs années que le rôle de certains professionnels a été élargi, mais que cela n’est pas encore bien connu dans la population. Le guichet d’accès pertinence qui est en train de se mettre place pourra référer le patient vers le professionnel qui peut lui donner la meilleure réponse et souvent ce n’est pas toujours le médecin, ça peut être un autre professionnel. Historiquement dans le réseau de la santé, la porte d’entrée était le médecin de famille ou celui à l’urgence. La population est vieillissante et plus malade, le portait change, mais je pense que l’organisation des soins doit aussi évoluer. Nous travaillons pour que les cas les moins urgents puissent être référés vers les cliniques de médecine familiale. La pénurie de médecins fait en sorte que ça prend un peu plus de temps à se concrétiser », conclut Dre Saint-Pierre.