Repenser l’avenir de notre agriculture en profondeur
Agronome au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), Louis Robert avait fait les manchettes en 2018 pour sa dénonciation de l’ingérence du secteur privé, dans la recherche publique sur les pesticides. Trois ans plus tard, il invite à une réflexion plus approfondie dans son livre « Pour le bien de la terre ».
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Louis Robert s’inquiète des impacts environnementaux liés aux pesticides et fertilisants sur la biodiversité agricole.
« Le phosphore reste une problématique dans certains cours d’eau près des fermes, comme les rivières Chaudière et Etchemin. Il est responsable de la présence de cyanobactéries (algues bleu-vert) », précise M. Robert, qui a déjà travaillé comme agronome au MAPAQ en Chaudière-Appalaches de 1999 à 2014, au bureau régional de Sainte-Marie.
Sa dénonciation envers le MAPAQ avait mené à son congédiement en 2019. Il a été réembauché la même année, après un rapport dévastateur de la Protectrice du citoyen envers le ministère.
« Malheureusement, le MAPAQ préfère garder le statu quo. Des gestionnaires et fonctionnaires sont comme des bergers qui laissent la bergerie ouverte pour les loups », indique Louis Robert.
Il ajoute que les agronomes, qui travaillent pour ces entreprises privées, sont à la fois des acheteurs, vendeurs et conseillers auprès des producteurs agricoles. Louis Robert y voit un conflit d’intérêts.
« Certains de ces agronomes travaillent à la commission. Ils feront plus d’argent en vendant et conseillant un type de pesticide ou d’engrais, même s’il est nuisible à l’environnement », explique ce dernier.
Trop puissants ?
L’Union des producteurs agricoles (UPA) se définit elle-même comme le syndicat défendant les droits des agriculteurs. Dans son livre, Louis Robert écrit que l’UPA ne doit pas être le décideur, le maître d’œuvre de l’agriculture du Québec de demain. « Le gouvernement, y compris le MAPAQ, ne doit pas être à la solde des syndicats », dit l’agronome.
Louis Robert croit également que l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ) est contrôlé par les agronomes du secteur privé, au détriment de l’intérêt public. Le supposé conflit d’intérêts des agronomes privés (acheteurs-vendeurs-conseillers) n’est pas réglementé par l’OAQ.
« Encore là, c’est le statu quo. L’agriculture est un bien public. Les citoyens ont le droit de connaître les faits pour se faire leur propre réflexion », conclut Louis Robert.