Plan d’action 2035 : Hydro-Québec en tournée en Chaudière-Appalaches
Une quarantaine de personnes, principalement des élus et administrateurs municipaux, ainsi que des représentants d’organismes socioéconomiques et environnementaux de Chaudière-Appalaches, rencontraient des représentants d’Hydro-Québec dans le cadre d’une tournée des régions qui s’arrêtait le mercredi 13 mars dernier à Lévis.
Au menu de cette rencontre, le plan d’action 2035 d’Hydro-Québec dans lequel la Société d’État s’est donné différents objectifs visant à mieux desservir sa clientèle tout en décarbonant le Québec.
Vice-président exécutif – Stratégies et finances chez Hydro-Québec, Maxime Aucoin a présenté les grands objectifs de ce plan d’action aux participants qui ont ensuite pu, dans le cadre d’un atelier de réflexion, échanger sur les différents aspects de ce plan et proposer des pistes de solution ou des améliorations adaptées aux réalités de la région.
« Ce fut une journée très constructive. Nous avons demandé aux gens ce que notre plan représentant pour leur région, les défis que ça soulève et les occasions que ça peut créer. Nous voulions connaître les défis qui se présentent à eux et comment on peut collaborer davantage. On a pris plein de bonnes notes », a indiqué M. Aucoin au terme de l’activité.
En tête de liste des priorités d’Hydro-Québec, on retrouve l’amélioration du service et la diminution des pannes qui sont principalement causées par la végétation.
« Il faudra couper des arbres là où c’est nécessaire, afin de dégager nos lignes de transport. Nous sommes très au fait de la situation et lors de nos discussions sur le sujet, nous voulions voir comment il était possible de collaborer, avec les communautés et les élus, pour convaincre les citoyens de la nécessité de faire ce travail d’éclaircissement de la végétation », a précisé M. Aucoin.
Ce dernier s’est d’ailleurs dit au fait des modifications apportées, il y a quelques années à peine, au règlement forestier de la MRC des Etchemins et qui a permis à certaines localités, dont Sainte-Sabine et Saint-Cyprien, de couper des bandes de végétation plus larges le long de certaines lignes, en collaboration avec les propriétaires concernés.
Électrification des transports
La question de l’électrification des transports était aussi au menu de cette journée de discussions et à cet égard, M. Aucoin a confirmé qu’il s’agissait d’une priorité pour Hydro. « Cela nous permettra de décarboner le Québec et on veut s’assurer d’avoir assez d’énergie pour permettre cette électrification des transports dans les prochaines années », a-t-il précisé en rappelant que les importants surplus d’électricité étaient chose du passé.
« Le contexte a beaucoup changé depuis cinq ans au Québec et à travers le monde et avec la transition énergétique, on assiste à plusieurs changements. La demande en énergie verte à faible coût, comme celle que nous produisons au Québec, a explosé et c’est la raison pour laquelle de plus en plus d’entreprises souhaitent s’installer chez nous. Pour décarboner et faire la transition, il faudra électrifier les transports, mieux isoler nos bâtiments et autres », poursuit-il en ajoutant qu’en sachant tout cela et en étant au fait de la hausse de consommation à venir au cours des prochaines années, le plan d’action 2035 mettra à la fois l’accent sur l’amélioration du service, une meilleure consommation de l’énergie et l’accroissement de la production d’électricité.
Énergie éolienne et solaire
Outre la mise en place de nouvelles centrales hydroélectriques, Hydro-Québec dit miser énormément sur le développement de la filière éolienne, mais un peu moins sur l’énergie éolienne qui présente malgré tout un certain potentiel, toujours selon M. Aucoin.
Quand on lui appelle que les MRC de Bellechasse et des Etchemins sont en contact régulier avec différents promoteurs souhaitant s’implanter dans la région, mais que certains aspects limitent ces promoteurs à répondre aux appels d’offres, notamment la capacité d’accueil des lignes de transport, notamment dans Les Etchemins, il a confirmé que ce sujet avait été abordé lors de la rencontre du 13 mars.
« Dans le dernier appel d’offres que nous avons lancé pour de l’énergie éolienne, on a identifié les régions où il y avait de la disponibilité sur le réseau pour permettre la mise en place de nouveaux parcs éoliens. Cela s’est fait ainsi, car nous voulions rapidement ajouter de la production en ligne au cours des prochaines années. Un des critères très importants, c’était de savoir si le réseau de transport était disponible ou non », a-t-il indiqué en mentionnant toutefois que pour le futur, la façon de faire sera différente.
« Notre plan prévoit la production de 10 000 mégawatts d’énergie éolienne, ce qui est énorme. Pour ce faire, nous ne regarderons plus seulement s’il y a de la place sur le réseau, mais quels sont les endroits au Québec où il y a le plus grand potentiel éolien. Par la suite, on verra comment on peut adapter notre réseau de transport sans oublier l’acceptation sociale. Ce sera une planification beaucoup mieux intégrée », poursuit-il en ajoutant que que le plan d’action 2035 fait également une place à l’énergie solaire, à deux niveaux distincts.
« On voit le potentiel pour quelques projets de parcs solaires d’ici 10-12 ans. On va également mettre des incitatifs en place pour que les citoyens puissent installer des panneaux solaires chez eux. Il faut reconnaître que le solaire n’est pas la panacée au Québec en raison de notre climat, mais ça fait partie des solutions qu’on met de l’avant dans notre plan », précise-t-il en rappelant que les coûts, pour l’implantation de telles installations, avaient beaucoup diminué au cours des dernières années.
Une demande en hausse constante
Prenant exemple une entreprise de Tring-Jonction, Éco-2, qui tarde à lancer son projet, Hydro n’ayant pas suffisamment d’électricité à lui garantir, M. Aucoin a rappelé que c’est pour des cas comme celui-ci que le plan d’action 2035 a été mis en place.
« On veut vraiment se mettre en action, ce n’est pas seulement un plan théorique. On voit la demande grandir, on voit tous les projets industriels et la volonté de décarboner qui causent beaucoup de demandes et il faut que l’on réponde rapidement avec plus de production », a-t-il précisé.