Pas de permis ouvert aux travailleurs étrangers d’Olymel
IMMIGRATION. Député fédéral de Beauce à la Chambre des Communes, Richard Lehoux convient qu’il sera possiblement difficile de convaincre et recruter des travailleurs étrangers temporaires qui perdront leur emploi, à la suite de la fermeture de l’usine Olymel de Vallée-Jonction. Le milieu aurait aimé voir certains de ces travailleurs demeurer dans la région et ainsi donner la chance à d’autres entreprises de pouvoir les recruter.
M. Lehoux se désole de voir une telle situation se produire, tout en évitant de critiquer automatiquement l’entreprise, malgré certaines critiques soulevées dans le milieu. « Est-ce que les travailleurs étaient aux faits de toute la procédure ? Difficile à dire. Les travailleurs que l’on rencontre semblent ne pas avoir le même son de cloche. Nous avons informé beaucoup de travailleurs de la démarche à suivre. Nous ne pourrons pas remplir la documentation à leur place, mais tenter de mieux expliquer les implications. »
Quelques critiques provenant du milieu on été dirigées vers Olymel au cours des dernières semaines par des employés cherchant un nouveau défi dans d’autres entreprises beauceronnes, échos qu’a aussi reçus M. Lehoux. « C’est le son de cloche que nous avions. J’ai reçu quelques travailleurs étrangers au bureau et on sentait qu’ils n’étaient pas à l’aide avec la situation. Avaient-ils eu toute l’information ? On ne sait pas, alors nous avons fait des démarches au niveau fédéral. Est-ce que l’accompagnement d’Olymel était adéquat ? Peut-être pas, mais Olymel a aussi des besoins de main-d’œuvre et il est normal qu’elle cherche à en combler d’abord. »
L’annonce en cascade des événements suivant l’annonce de la fermeture a peut-être compliqué les choses, mais l’hésitation du fédéral à accorder des permis ouverts aux travailleurs est aussi à prendre en compte, selon M. Lehoux. « Le gouvernement fédéral ne veut pas accorder de permis ouverts, sauf pour des situations exceptionnelles. La fermeture de l’usine ne cadrait pas dans ces exceptions, mais on me garantissait une accélération du processus pour permettre à ces gens de travailler, même s’ils n’avaient pas de permis officiel. Si ces gens-là veulent demeurer dans la région, c’est encore possible, malgré tout. »
Malgré les aléas de la bureaucratie inévitables, M. Lehoux espère que les délais de 45 jours, mentionnés par le ministre fédéral de l’Immigration, soient respectés. « Le ministre nous a garanti que les gens auraient la permission de pouvoir travailler pour une autre entreprise dans la région, le temps que la demande soit traitée. Nous sommes malheureusement encore dans des délais de plusieurs mois qui n’ont pas d’allure ».
Il aurait évidemment aimé que le processus soit allégé exceptionnellement, ce qui ne sera possiblement jamais le cas. « Même Olymel doit faire une démarche pour les amener dans ses autres usines. La marche à suivre, pour les entreprises, implique une étude de marché et pour celles qui n’ont jamais fait de démarche similaire, c’est un peu plus complexe. »
Selon M. Lehoux, il est évident que de garder des travailleurs étrangers ici en Beauce sera complexe, sans la délivrance de permis ouverts pour ces travailleurs. « On voit que plusieurs ont déjà levé la main pour aller dans d’autres usines d’Olymel et peu ont déjà signifié leur intérêt de travailler dans d’autres usines de la région, même si des entreprises sont prêtes à les recevoir, sauf qu’ils doivent avoir un permis ouvert. Pour des entreprises qui ont moins d’expérience dans la venue de travailleurs étrangers, c’est un problème. »