Nouvelles restrictions par secteurs possibles: pas une commande de la Santé publique, selon la Dre Romero
PANDÉMIE. Une déclaration en mêlée de presse du ministre de la Santé, Christian Dubé, la semaine dernière, à l’effet que certaines régions, dont Chaudière-Appalaches, pourraient faire l’objet à nouveau de restrictions advenant une cinquième vague de COVID-19 au cours de l’hiver, en a fait sursauter quelques-uns.
Réagissant à ce que certains pays d’Europe vivent à l’heure actuelle, le ministre Dubé s’est dit inquiet pour certaines régions où les non-vaccinés sont plus nombreux, citant au passage Chaudière-Appalaches, Le Granit et une partie de l’Estrie. Il visait surtout les trois MRC de la Beauce et celle des Etchemins où les taux de vaccination sont inférieurs à la moyenne régionale.
Sans parler de confinement pour les non-vaccinés, M. Dubé dit observer certaines tendances en Europe, dont l’Autriche, où « ce sont des proches de non-vaccinés qui créent des problèmes. Si je fais un parallèle avec le Québec, il faudrait se concentrer sur quelques régions. Les tendances de propagation observées en Europe se reproduisent souvent chez nous, mais quelques semaines plus tard. »
Directrice de la Santé publique en Chaudière-Appalaches, Dre Liliana Romero avoue ne pas avoir pris connaissance des propos du ministre Dubé. Elle précise toutefois que ce n’est pas une recommandation qui provient de la Santé publique de Chaudière-Appalaches et même que les tendances sont encourageantes.
« Ce n’est pas en concertation avec nous. Les grandes décisions sont prises là-bas. Pour le moment, même en Chaudière-Appalaches, la tendance est à la diminution des cas et des hospitalisations, mais nous sommes encore parmi les trois premières régions touchées au Québec. Beauce-Sartigan, Robert-Cliche, Les Etchemins et La Nouvelle-Beauce comptent actuellement pour le double des cas de la moyenne régionale, mais chaque jour des gens vont chercher leur première dose de vaccin et c’est rassurant aussi », a-t-elle indiqué.
Toujours une possibilité
Malgré cet optimisme, elle n’écarte toutefois pas que des mesures soient prises au besoin, même si ce n’est pas la tendance à l’heure actuelle. « L’efficacité vaccinale est bonne. Malgré cela, il y a certains pays qui vivent une autre montée des cas de COVID-19. Cela ne veut pas dire pour autant que cela va se produire au Québec. Est-ce qu’il y aura d’autres confinements ? Ça demeure possible si on regarde ce qui se passe, notamment en Autriche, mais le taux de vaccination n’est pas comparable. Ce que l’on voit actuellement, c’est davantage d’assouplissements du côté du gouvernement. S’il y a des changements à faire, c’est possible que ça se fasse selon les tendances épidémiologiques. »
Malgré un taux supérieur à 70 % pour deux doses dans toutes les régions de Chaudière-Appalaches, Dre Romero estime qu’un effort doit être maintenu à ce niveau, réitérant qu’il s’agit du meilleur outil pour éviter la propagation du virus. « Il y a encore des efforts à faire au niveau de la vaccination, particulièrement chez les 20 à 29 ans où dans certains territoires le taux de réponse est faible, même à 54 % à un endroit. Ça entretient la transmission de la maladie, alors il faut faire des efforts pour aller chercher plus. Il y a possiblement plusieurs parents dans ce groupe et ils pourraient se faire vacciner en même temps que leur enfant », suggère-t-elle.
Quant à la nécessité d’une troisième dose de vaccin pour tous, Dre Romero estime que la situation doit être davantage étudiée. « Le calendrier allongé de vaccination utilisé au Québec a peut-être permis d’avoir une meilleure réponse au vaccin, mais c’est toujours en évaluation. Pour le moment, la recommandation demeure pour les 70 ans et plus et les gens immunosupprimés. »