Les messes country-western : la signature de Gerry West
Gérard Larochelle est un inconnu pour bien des gens. Son pseudonyme Gerry West l’est toutefois pour une bonne partie de la population qui a appris à le connaître à travers les bars et festivals de la région.
Le country-western représente une bonne partie de son gagne-pain depuis plusieurs années. Il a toutefois ajouté, au cours des dernières années, les messes country ou western à son agenda. Alors que les églises se vident, Gerry West les remplit, lui qui livre une quinzaine de prestations du genre annuellement.
De Saint-Odilon, où il réside, en passant par Lac-Etchemin, Saint-Damien ou la Beauce, le musicien semble avoir beaucoup de plaisir et se dit bien reçu, partout où il passe. «C’est saisonnier, alors ça débute à la mi-mai généralement pour se terminer vers le mois de septembre. J’ai des nouvelles régions qui s’ajoutent à l’occasion. Un festival à Thurso en Outaouais s’est ajouté l’an dernier et je fais leur messe country sous un chapiteau», nous a-t-il raconté après une célébration à Saint-Léon dans le cadre du Festival des Méandres.
La première messe du genre à laquelle il a participé remonte à il y a sept ou huit ans à Saint-Odilon, où il réside. «Ça existait déjà. On m’a approché et je l’ai fait avec d’autres personnes du coin pendant deux ans et après, ces gens-là ne souhaitaient plus le faire. On m’a demandé si je voulais continuer et comme j’avais vu ce qui se passait, j’ai décidé de l’essayer.»
Il explique qu’il y a très peu de différences entre une messe traditionnelle et une messe country ou western. «À la messe, les gens écoutent alors que dans un spectacle traditionnel, le monde s’amuse et danse. Pendant une célébration, on fait des chansons qui ont un rapport avec Jésus, évidemment, et les gens écoutent. Ils se voient dans les chansons. La musique country-western, ce sont des paroles du cœur et d’expériences de vie.»
Bien reçu
Gerry West doit naturellement se prêter au protocole d’une messe traditionnelle pendant une célébration western. Il intervient généralement au moment où une chorale serait appelée à chanter. Il a réussi à adapter certains chants incontournables, dont le Notre Père. «J’ai trouvé un montage qui se prête bien au contexte de cette chanson-là. Le Saint, Saint-Saint, ou L’Agneau de Dieu où je n’ai rien trouvé alors je les fais en direct, avec ma guitare et les gens répondent bien.»
Il arrive même que des gens lui suggèrent des chansons. «Quand je peux trouver un montage musical approprié et que la pièce me convient, je l’ajoute à mon répertoire. J’essaie toujours de varier d’une messe à l’autre et, si possible, faire des nouvelles chansons pour éviter la répétition.»
Il a d’ailleurs interprété la Prière de la sérénité lors de sa prestation à Saint-Léon. «Je ne change rien au niveau des paroles. C’est sûr que j’ai ma couleur. J’aime tellement le western, j’ai été élevé là-dedans. J’ai commencé à faire de la musique à 15 ans avec mon père et j’en fais toujours aujourd’hui.»
La majorité des prêtres reçoivent bien le concept d’une messe country ou western, observe-t-il. «On a eu une certaine relève avec de jeunes prêtres qui s’adaptent à ça. Même chez les plus âgés, certains ne s’attendaient pas à une messe comme cela. Ils n’ont rien à perdre d’essayer et quand ils le font une fois et observent qu’il y a plein de monde à l’église ou sous un chapiteau, ils s’en souviennent et cela positivement. Je commence même à avoir des demandes pour jouer dans des funérailles», conclut-il.