Le gyrophare vert: une solution pour des interventions plus rapides

Chaque seconde compte lors d’une situation d’urgence. Bruno Couture La Guadeloupe revendique l’utilisation du gyrophare vert à la grandeur de la province afin que les pompiers volontaires puissent se rendre plus rapidement à la caserne ou sur les lieux d’intervention.

Alors que l’utilisation du gyrophare est acceptée dans plusieurs états américains ainsi qu’au Canada depuis de nombreuses années voire des décennies, le Québec est au stade de projet pilote pour trois ans afin de valider si cet outil peut améliorer le temps de déplacement des pompiers. «C’est toujours plus long au Québec; on dirait qu’il faut se battre plus pour obtenir quelque chose. Le gyrophare vert serait très utile pour nos déplacements», insiste M. Couture, l’un des six membres fondateurs du Regroupement le feu clignotant vert pour les pompiers volontaires du Québec.

L’utilisation du clignotant vert ne confère aucun privilège au pompier selon le Code de la sécurité routière à l’exception de lui donner le droit de rouler de façon sécuritaire sur l’accotement.

«Avec un camion de pompier, nous avons les sirènes et les lumières, mais le pompier avec son véhicule ordinaire n’a rien pour s’identifier afin de se rendre au même incendie. J’ai 29 hommes, je n’ai pas de places pour tous ces pompiers dans mes véhicules. Ce feu vert de courtoisie permettrait à la population de céder le passage aux pompiers pour qu’ils se rendent plus rapidement sur les lieux d’une urgence», commente M. Couture, qui est chef du Service de sécurité incendie de La Guadeloupe, Saint-Évariste et de Saint-Hilaire-de-Dorset.

«Avec l’approbation de notre schéma de couverture de risques en Beauce-Sartigan, il faudra nous déplacer encore plus rapidement. Nous ne pouvons pas enfreindre le Code de la sécurité routière, mais il nous faut au moins un outil pour permettre de s’identifier et de gagner du temps. En désincarcération, 30 secondes font la différence entre la vie et la mort. En incendie aussi, cela fait la différence. Il double d’intensité chaque minute», rappelle ce dernier.

L’objectif du gyrophare vert permettrait aussi d’être vu lors d’un barrage routier des policiers par exemple. «Les policiers font très bien leur boulot, mais ils ne comprennent pas pourquoi nous ne sommes pas identifiés parce qu’ils ne peuvent pas nous distinguer de la masse», poursuit ce dernier qui dit vivre plusieurs désagréments régulièrement, notamment lors de la tragédie de Lac-Mégantic en 2013.

En 2018 ?

Les pompiers des MRC des Collines-de-l’Outaouais et de Bécancour sont autorisés en vertu de l’article 633.1 du Code de la sécurité routière et d’un arrêté ministériel et ce, depuis le 5 juin 2015.

Pendant trois ans, des données seront compilées pour prouver l’utilité du feu vert clignotant. En attendant, les autres régions ne pourront pas l’utiliser. Les conclusions du projet pilote devraient être connues en 2018.