La qualité de l’eau devient un enjeu régional
ENVIRONNEMENT. Organismes de bassins versants, citoyens, associations de riverains, employés et élus des municipalités et des MRC s’étaient donné rendez-vous au Centre Caztel de Sainte-Marie, le 7 juin dernier lors du 6e Forum régional sur la qualité de l’eau en Chaudière-Appalaches.
Sous la thématique « Une responsabilité partagée », cette édition visait à mieux outiller la centaine de participants sur les ressources et les gestes à leur portée pour protéger l’eau en abordant plusieurs angles quant aux rôles et responsabilités de chacun pour améliorer la qualité de l’eau, qu’on parle de puits ou d’installations septiques, notamment.
Véronique Brochu, directrice générale du Comité de bassin de la rivière Chaudière (COBARIC), s’est dite ravie de la réponse et de la participation à l’événement. « Nous avons eu une belle réponse des participants. Il y a eu des questions, beaucoup d’échanges. C’était aussi des sujets précis, on avait fait le pari que ça plairait, même si ce ne sont pas toujours des sujets plaisants. L’assainissement des eaux, tout le volet eau potable, la règlementation, tout ça est très technique parfois. Les gens venus faire les présentations ont su vulgariser la situation. Les questions étaient précises et les réponses des intervenants claires ».
Véronique Dumouchel, directrice générale du Comité de bassin de la rivière Etchemin et impliquée dans l’organisation de l’événement explique que les participants étaient généralement issus des MRC et des municipalités, mais également des citoyens impliqués dans leur association de riverains. Plusieurs ont pu exprimer leurs expériences et préoccupations, obtenir des pistes de solution et des contacts pour les accompagner.
Les installations septiques ont été un sujet central, abordé sous plusieurs angles grâce à l’expertise de différents conférenciers. Éric B. Pelletier, technologue en environnement chez EBP Écosol, a présenté les éléments plus techniques des installations septiques et des facteurs à prendre en compte lors de leur installation ou de leur mise aux normes. Me Laurence Gaudreault, avocate chez Cain Lamarre, a rappelé les pouvoirs des municipalités quant à leur conformité et leur mise aux normes, puis Jean-Guy Breton, ancien maire de Lac-Etchemin, est revenu sur l’expérience de la municipalité quand elle a fait campagne pour la mise aux normes des installations septiques autour du lac. Enfin, Lily Lessard, professeure titulaire à l’Université du Québec à Rimouski et chercheure au Centre de recherche du CISSS de Chaudière-Appalaches, a présenté les résultats préliminaires d’un projet pilote tenu dans la région, intitulé Mon eau, mon puits, ma santé, qui vise à comprendre et à atténuer les irritants pour inciter les propriétaires de puits privés à faire analyser leur eau potable.
Aux termes du forum, Véronique Brochu du COBARIC a tenu à revenir sur un portrait réalisé en 2017 qui démontrait que la Beauce accusait un certain retard à se familiariser avec certains dossiers, dont les résidences isolées, les eaux usées, et le reste. « La même réalité est ressortie lors du Forum, soit que certains sujets sont sensibles pour certains citoyens, dans certaines localités où la municipalité hésite à prioriser un dossier quelconque. Il y a eu peu de changements depuis, sauf que le sujet intéresse et l’ouverture à avancer certains dossiers existe maintenant », affirme-t-elle.
La pollution diffuse, la protection des lacs, des cours d’eau et l’eau potable en général ne sont plus des sujets anodins, notamment dans les municipalités, remarque-t-elle. « L’eau coûte cher à traiter en général, surtout quand on arrive en eau de surface. C’est peut-être se mettre entre l’arbre et l’écorce pour les élus municipaux dans certains cas. Ce ne sont pas des positions confortables. Il faut être convaincu et avoir l’argumentaire pour le livrer aux citoyens. On sent qu’il y a de l’ouverture et ces dossiers devraient revenir prioritaires éventuellement. »