Gestion de l’offre : Ottawa compense les producteurs laitiers
Pour compenser les pertes engendrées par deux accords de libre-échange, les producteurs laitiers canadiens recevront le reste des versements dus en trois ans.
Marie-Claude Bibeau, ministre fédérale de l’Agriculture, a confirmé la nouvelle le 28 novembre en conférence de presse.
Les producteurs de lait seront payés par la Commission canadienne du lait, qui se chargera de la distribution des fonds. Le gouvernement fédéral avait promis une aide de 1,75 G$ en 2019, mais initialement répartie sur huit ans.
Pierre Lampron, président des producteurs laitiers du Canada (PLC), rappelle qu’ils ont concédé d’importantes parts de marché dans l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG) et l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGC).
« Les producteurs avaient besoin de plus d’assurance pour investir et accroître leur efficacité. Ces investissements importants à la ferme ne peuvent être effectués qu’avec un certain degré de certitude par rapport aux compensations promises par le gouvernement. C’est pourquoi l’annonce d’aujourd’hui (28 novembre) est si importante », affirme M. Lampron.
Selon les PLC, d’ici 2024, 18 % de la production laitière nationale aura été transférée à des étrangers pour des produits laitiers importés, qui se retrouveront sur les tablettes des épiceries canadiennes.
Poulet et œufs
La ministre Bibeau a aussi annoncé un investissement de 691 M$ pour des programmes de dix ans, à l’intention des producteurs canadiens de poulet, d’œufs, d’œufs d’incubation de poulet à chair et de dindon.
En réponse aux demandes du secteur, ces programmes stimuleront l’innovation et la croissance pour les producteurs. Les détails seront déterminés en consultation, avec des représentants de ce domaine agricole. Les programmes seront mis en œuvre dès que possible.
Autant pour ce secteur que celui du lait, aucun échéancier précis n’a été fixé pour les compensations entourant l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (AECUM). Marie-Claude Bibeau s’est engagée à entamer des pourparlers le plus rapidement possible.
« Notre gouvernement soutient pleinement les secteurs sous gestion de l’offre, qui appuie nos exploitations agricoles familiales et la vitalité de nos régions rurales », conclut-elle.
* Avec la collaboration de Frédéric Desjardins