De la compétition de conformation à l’attelage

Mathieu Boulanger présente ses chevaux à l’Exposition agricole de Beauce, à Saint-Honoré-de-Shenley, lors des compétitions de conformation depuis une vingtaine d’années. Maréchal-ferrant, débardeur forestier et producteur agricole, il élève une quinzaine de chevaux belges sur sa ferme à Lingwick, en Estrie. 

Son objectif, présenter ces magnifiques bêtes imposantes et robustes lors de compétitions de conformation, mais aussi démontrer qu’elles peuvent encore s’avérer être de puissants animaux de travail en forêt et pour les terres agricoles.

D’ailleurs, c’est sur la ferme de M. Boulanger qu’a eu lieu la 7e édition de la Journée champêtre du cheval, le 15 juin dernier, un événement-bénéfice annuel pour les trois associations de chevaux lourds de races Clydesdale, Percheron et Belge du Québec. Il y avait notamment des spectacles d’attelage à quatre chevaux et à un cheval, des compétitions de licou, de performance et d’obstacles, et une clinique sur comment entraîner et préparer un cheval aux concours. Bref, cette journée visait à faire connaître les différentes catégories de performance équine.

Compétitions de conformation

Les épreuves de conformation permettent d’apprécier la structure, la musculature et l’équilibre du cheval qui est présenté avec un licou et une laisse.

« Lors des compétitions, les juges regardent la grosseur des pieds, le dos, la tête, si les os sont raffinés… Ils s’assurent que le cheval n’ait pas de blessures ni de défauts génétiques », explique ce passionné de chevaux, qui est tombé dans la marmite dès son plus jeune âge, et élève la race Belge dès la naissance du poulain.

Dresser de tels chevaux est un travail passionnant, mais très complexe. « Il faut s’assurer que l’accouplement se passe bien, être présent lors de la naissance du poulain, s’assurer que le placenta soit sorti de la jument, s’assurer que le poulain boive bien. Des fois, on pourrait ne pas être présent et tout se passerait bien, mais ce n’est pas toujours le cas », mentionne le maréchal-ferrant.

Pour lui, cette année fut exceptionnelle, car cinq poulains ont vu le jour… en vie. Il vend en moyenne les poulains à 3 000 $ et ne garde que quelques-uns d’entre eux. M. Boulanger commence à les dresser à l’attelage dès l’âge de deux ans. Les meilleures années du cheval, à l’attelage plus lourd, sont dès trois ans jusqu’à environ 18 ans. Après cet âge, il vend ses chevaux à des familles qui vont en prendre bien soin.

Retour à la terre

Pendant longtemps, les chevaux de tire ont aidé à cultiver des champs et à transporter de lourdes charges, avant l’arrivée de la machinerie en agriculture. Dans le cadre de formations proposées par l’Association des chevaux belges du Québec, M. Boulanger initie une clinique sur l’utilisation de chevaux en forêt. Selon lui, il n’y a aucun doute, le retour des chevaux minimise l’impact des interventions sur le couvert végétal de la forêt et permet d’éviter d’abîmer des arbres en périphérie.

« Il y a un intérêt pour apprendre à utiliser les chevaux en forêt. Il y a des gens qui ont de grands terrains forestiers et qui prévoient acheter des chevaux » , ajoute M. Boulanger, qui a appris les techniques de son père qui était bûcheron et qui utilisait des chevaux.