Covid-19: des personnes atteintes dénoncent les versions officielles
Des personnes ayant contracté la Covid-19 dans Les Etchemins souhaitent contredire la version donnée par la Santé publique à l’effet qu’un party-piscine soit à l’origine de l’éclosion.
La nouvelle publiée il y a quelques jours et confirmée par la Santé publique a eu un effet boule de neige dans la région, surtout que la MRC n’avait plus aucun cas actif depuis le 12 juin dernier. Vendredi dernier, huit personnes étaient confirmées comme étant atteintes du virus dans Les Etchemins.
Trois personnes ayant communiqué avec le journal ont tenu à donner leur version des faits. «Les gens lisent ça et prennent pour acquis que c’est vrai, alors que ce n’est pas du tout ce qui s’est passé», nous raconte l’une d’elles. «Ce n’était pas un party-piscine. Nous ne sommes pas des jeunes insouciants, nous sommes de jeunes parents ayant eu une activité sociale.»
Selon notre première intervenante, il est possible qu’elle soit à l’origine de l’éclosion s’étant rendue dans un restaurant de Québec avec une amie. «Les vacances de mon conjoint débutaient, alors nous sommes allés manger avec un couple d’amis. C’est possiblement là que nous l’avons attrapé. C’était notre première sortie de couple depuis des mois et cela nous arrive. Mon amie est atteinte, mais pas son chum. Mon conjoint est positif, mais il n’a pas de symptômes. On ne le saura jamais avec certitude, mais c’est possible que ce soit nous. C’est la seule sortie que nous avons faite en dehors de la région.»
Elle convient aussi qu’il est possible qu’elle et son amie aient pu transmettre le virus à d’autres personnes. «Nous nous sommes réuni quelques amies ensemble deux jours plus tard sur la terrasse d’un restaurant de la région. Comme il s’est mis à pleuvoir, nous sommes entrées à l’intérieur terminer notre repas. J’ai commencé à voir des symptômes le lendemain. Personne n’avait de symptômes à ce moment-là, mais peut-être que j’étais contagieuse, je ne le sais pas.»
Elle n’en revient tout simplement pas des dérapages qu’elle observe sur les médias sociaux. «On nous pointe du doigt, alors qu’il y a plein de vacanciers de l’extérieur dans la région. Les derniers jours, je n’allais plus sur Facebook pour protéger ma santé mentale. C’est incroyable tout ce qui se dit. On nous décrit comme des gens qui avaient des symptômes et qui ont continué à se voir et à se foutre de ce qui nous arrive, alors que ce n’est pas le cas.»
Un virus imprévisible
Une autre personne infectée soutient elle aussi qu’une malchance est possiblement au cœur de l’éclosion. «Nous étions cinq amies qui mangeaient ensemble dans un restaurant. On se sent toutes mal, car on se demande ce que nous avons fait de mal. Mis à part la distanciation sociale qui n’était peut-être pas toujours de mise, on a pris beaucoup d’autres précautions. Nous avions nos masques quand nous nous déplacions et l’enlevions pour manger, c’est tout. Nous pointer du doigt n’a aucun rapport. Si nous avions eu des symptômes, on ne se serait pas réunis.»
Notre troisième intervenante croit l’avoir attrapé alors qu’elle recevait ses amies chez elle. «S’il y a des gens qui font attention à ce genre de chose et qui prennent des précautions, c’est bien nous autres. Nous avons des enfants et certains peuvent être à risque, l’une de nous est enceinte. La première sortie que nous avons choisi de faire, j’attrape le virus. Pas mal chanceuse. À la mauvaise place au mauvais moment.»
Le conjoint d’une personne infectée a aussi tenu à ajouter son point de vue à la discussion, lui qui a testé négatif. «Deux filles l’ont attrapé et possiblement transmis à d’autres, dont ma conjointe, lors de leur souper de filles deux jours plus tard. C’est une méchante badluck, c’est tout.»
Là où il devient plus incisif, c’est sur les dérapages qu’il observe sur les médias sociaux, notamment en raison de la version officielle donnée aux médias par la Santé publique. «Les victimes n’ont pas besoin de ça, surtout qu’elles combattent la maladie des 100 dernières années. Il y a de la tension dans les familles touchées, car on a peur de l’attraper nous aussi et on doit aussi gérer une maisonnée en même temps. C’est choquant d’avoir aussi à gérer la désinformation qui est véhiculée.»
Les personnes atteintes à qui nous avons parlé doivent actuellement composer avec des symptômes différents d’une personne à l’autre. Toutes ont le même souhait, soit de pouvoir vivre cette malheureuse expérience sans avoir à composer avec le jugement des autres. «Nous ne sommes pas les seules à avoir eu des activités entre amies. Nous avons attrapé le virus, c’est tout. Ça confirme tout simplement qu’il est imprévisible.»