Marie-Luce Giguère: maman d’une athlète d’élite
À la retraite depuis près de trois ans maintenant après une carrière d’enseignante en anglais, Marie-Luce Giguère peut maintenant exercer certaines passions, après avoir élevé cinq enfants, dont une athlète faisant partie de l’élite mondiale en ski alpin, Marie-Michèle Gagnon.
Une chose qu’elle a possiblement découverte avec le temps est cette passion pour l’écriture. Elle vient d’ailleurs d’écrire un livre, disponible en volet numérique (qui peut être lu via l’application Kindle), sur son vécu comme maman d’une jeune fille dont le rêve était de faire partie des meilleures de sa discipline.
Le récit raconte le cheminement de Marie-Michèle de son évolution à partir du Mont-Orignal, jusqu’où elle est rendue maintenant, en passant par différentes étapes de son cheminement. «Marie-Michèle ne l’a pas eu facile. Elle a eu des hauts et des bas, quelques blessures, mais elle n’a pas lâché. Son exemple et le nôtre peuvent assurément en inspirer d’autres.»
Ayant quitté l’enseignement il y a trois ans, elle a profité de quelques voyages à l’extérieur du pays pour commencer à écrire sur le sujet. «J’aime ça écrire. Je n’ai pas la prétention d’être une écrivaine, mais j’ai des choses à dire aux gens et j’ai des choses à partager.»
Supporter, malgré les doutes
Le succès d’une athlète vient naturellement de son talent et du travail qu’elle s’impose. Le rôle des parents et de l’entourage fait aussi partie de l’équation selon la maman. «Quand Marie-Michèle était jeune, nous étions tout le monde au centre de ski et c’était de beaux moments en famille et avec d’autres familles. Elle démontrait déjà un beau talent. Les gens voyaient déjà en elle une très bonne skieuse en devenir. Il n’y avait pas suffisamment de coureuses pour qu’elle se mesure. Nous avons commencé à la faire courir sur la Rive-Nord. Comme elle gagnait régulièrement, on a choisi de continuer.»
Elle ajoute que chacun des parents avait son rôle au départ dans l’aventure. «Daniel était professeur d’éducation physique et a également été impliqué en développement économique. Il était un peu le penseur autour de tout ça, alors que moi je mettais en application les idées que nous ressortions.»
École spécialisée
Si l’athlète a dû surmonter bien des obstacles, la famille a dû en faire tout autant. «Il y a eu des commentaires au début, des gens doutaient de la possibilité qu’elle atteigne un certain niveau. On se disait un jour à la fois, elle démontrait de bonnes capacités et obtenait de bons résultats. On a choisi d’aller plus loin en l’inscrivant dans une école spécialisée.»
Puisqu’il n’était pas question de déménager tout la famille, Marie-Michèle Gagnon est demeurée dans une famille composée de gens exceptionnels et ses entraîneurs l’ont bien dirigée.
Le succès est possible pour tout individu, peu importe ses origines. C’est sommairement ce message qu’elle souhaite transmettre aux parents de jeunes enfants ou aux parents en devenir à travers son livre. «Marie-Michèle skiait au départ dans une petite montagne. Ce n’est pas les Alpes le Mont-Orignal, comme la plupart des skieuses en Coupe du Monde et je voulais montrer que c’est possible, pour des gens de nos petits milieux, d’aspirer à quelque chose.»
Des choix et non des sacrifices
Les parents ont nécessairement dû faire des choix pendant que leurs enfants grandissaient, sauf qu’il n’était pas question de priver les uns pour privilégier l’autre. «Nous avions un budget modeste pour une famille de cinq enfants, mais tous ont fait au moins un sport. Nous n’avons jamais lésiné sur cet aspect, celui de leur donner la chance d’expérimenter différents sports et on leur disait à un moment donné, vous en choisirez un et c’est ce qu’ils ont fait.»
Marie-Luce Giguère insiste toutefois qu’il ne faut pas imposer un sport ou une discipline quelconque à ses enfants pour espérer les voir réussir. Les laisser libres de leurs choix et les supporter demeure une priorité. «Il ne faut pas pousser l’enfant. Nous, elle poussait toute seule alors on suivait par-derrière. Même si on vient d’un milieu ordinaire, on peut y arriver. Nous avons défié beaucoup de commentaires négatifs, mais nous étions aussi à l’affût de toute aide possible.»
Maman indique que sa fille a aussi de la mémoire. Si le support de la population lui a permis d’avoir accès à des conditions gagnantes pendant sa jeunesse, l’athlète essaie de redonner au suivant à sa façon. «Si elle a été représentative pendant plusieurs années, elle essaie de faire sa part maintenant en parrainant diverses choses. Le défi au terrain de jeux, le Pitch à Mitch, le tournoi de golf au profit de la relève sportive ont été autant de façon pour elle de s’impliquer.»
Dans le moment, le livre est disponible sur Amazon (il faut télécharger l’application Kindle pour le lire). Elle souhaite cependant qu’il demeure en version numérique pour que les images demeurent de qualité. «Il serait trop onéreux de faire autrement selon elle. Peut-être que le deuxième il y aura une version papier, des gens me le demande.»