Un frein écologique près de la frontière américaine ?

Si l’autoroute 73 se branche un jour à la frontière du Maine, d’importants facteurs écologiques devront être pris en considération.

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À 16 kilomètres du poste frontalier d’Armstrong, du côté est de la route 173, la Zec Jaro possède une superficie forestière de 155 kilomètres carrés, avec 20 plants d’eau et une multitude de ruisseaux.

Proposant des activités de chasse, pêche et villégiature aux visiteurs, la Zec Jaro comprend également un important ravage de chevreuils.

Dans ce même secteur, le territoire du lac du Portage (28 km carrés), où se situe une pourvoirie, appartient à Conservation de la nature Canada depuis août 2014. Il comprend de nombreuses espèces protégées.

Plusieurs acériculteurs opèrent aussi des érablières, sans oublier Domtar qui effectue des coupes forestières pour fournir ses papetières.

«Nous n’avons jamais été consulté sur l’autoroute 73. On n’est pas contre le projet, mais le gouvernement devra nous parler un moment donné», dit Gilles Paquet, directeur général de la Zec Jaro.

Samuel Poulin, député de Beauce-Sud.

Selon lui, la meilleure solution serait d’utiliser les derniers kilomètres de la route 173, entre Saint-Théophile et la frontière, pour compléter l’autoroute. «On pourrait élargir la route sans nuire à la nature. Il n’y a aucune habitation dans ce coin-là et la route actuelle est encore belle», dit M. Paquet.

Une étape à la fois

Porte-parole du ministère des Transports du Québec (MTQ), Mila Roy indique que les résultats de l’étude sur le prolongement de l’autoroute sont attendus en 2020.

«La firme Norda Stelo inc. a été notamment mandatée pour évaluer tous les scénarios possibles afin d’améliorer la fluidité et la sécurité dans Saint-Georges. Le dossier suit son cours normal de réalisation», a-t-elle répondu par courriel.

Samuel Poulin, député de Beauce-Sud, ajoute que les scénarios étudiés n’iront pas au-delà de la 207e Rue. Le projet d’amener l’autoroute 73 au Maine est une idée à long terme.

«On part presque d’une feuille blanche dans nos relations avec le Maine. En temps et lieu, nous discuterons avec les partenaires impliqués, y compris la Zec Jaro. Avant tout, le Maine devra réparer ses routes et vouloir construire une nouvelle autoroute», conclut M. Poulin.