Maladie de Lyme : Marie-Ève Lapierre a enfin un médecin au Québec

Atteinte de la maladie de Lyme depuis cinq ans, la Georgienne Marie-Ève Lapierre est, depuis six mois, enfin suivie par un médecin au Québec. Auparavant, elle avait dû se faire soigner par une docteure aux États-Unis.

Après deux ans de suivis aux États-Unis, par la Dre Frid à New York, Marie-Ève a dû cesser les traitements en raison d’un manque d’argent. «Même si on a fait de nombreuses collectes de fonds, ça coûte environ 40 000 $ par an pour aller là-bas, les suivis et les médicaments», explique-t-elle.

Puisque le cas de Mme Lapierre a été diagnostiqué deux ans après qu’elle eut été piquée par une tique, les antibiotiques oraux ne fonctionnaient que partiellement sur elle. Les intraveineux devaient être utilisés. De nombreux suivis de contrôle devaient également être effectués et aucun médecin ne voulait la suivre au Québec.

«À ce moment, j’étais au désespoir. Je ne savais plus quoi faire. Surtout que lorsque j’ai dû cesser les médicaments, je suis retombée en crise et c’était pire qu’avant, mentionne-t-elle. J’ai écrit un message en privé sur Facebook au Dr Amir Khadir. J’ai appelé sa secrétaire et j’ai vraiment été harcelante. Finalement, son attaché de presse a lu mon message et c’est comme ça qu’il a finalement décidé de m’aider. J’ai eu mon premier rendez-vous avec lui en décembre 2018».

Grâce à ce soutien inespéré du Dr Khadir, Marie-Ève a également pu trouver de l’aide du côté d’un médecin du centre de jour, ici à Saint-Georges. Cela lui est bien utile puisque la prise de trois sortes de médicaments nécessite des suivis serrés et réguliers.

Médecin hors pair

Marie-Ève ne tarit pas d’éloges envers le Dr. Khadir, infectiologue et microbiologiste. Même s’il est très pris, il prend la peine d’appeler ses patients, même jusqu’à 22h, souligne-t-elle. Elle précise également qu’il s’agit du seul médecin au Québec à se préoccuper à ce point de la maladie de Lyme. En plus de ses patients, il prend le temps de faire des sorties publiques pour conscientiser d’autres membres de sa profession aux ravages que peut faire la maladie.

«C’est quand on a fait une manifestation à l’Assemblée nationale [en juin 2017] qu’il s’est dit qu’il y avait un gros manque de ce côté. C’est une maladie très complexe parce qu’il y a beaucoup de co-infections. C’est pour ça qu’on a toutes sortes de problèmes», expose Mme Lapierre.

Prévention

Mme Lapierre considère important de faire de la prévention et d’aviser la population d’être vigilante. Selon elle, l’endroit où il y a le plus de tiques porteuses de la maladie de Lyme, c’est l’état du Maine. Avec sa proximité avec la Beauce, la région ne peut y échapper.

Elle-même ayant toujours aimé la randonnée pédestre, elle ne dit pas aux gens d’arrêter cette activité. Mais bien de mettre des vêtements longs, d’utiliser de l’insecticide et de s’inspecter après. Elle dit même d’habituer les enfants à s’inspecter après être allés en forêt ou dans l’herbe longue.

«Si vous trouvez un érythème en forme de cible ou tout simplement une tique, faites-la analyser et demandez votre traitement préventif. La nature est beaucoup trop importante pour s’en passer, il s’agit juste de se protéger», souligne-t-elle.

Le traitement antibiotique préventif ne dure qu’une vingtaine de jours et peut éviter des années de souffrances.