Un consommateur beauceron lésé gagne en cour contre Shaw Direct
Un citoyen de Notre-Dame-des-Pins, Pierre Mathieu, a remporté sa bataille judiciaire contre l’entreprise Shaw Direct, qui refusait d’annuler le service de câblodistribution même après la réception d’une lettre recommandée.
Après un peu plus de deux ans de procédures judiciaires aux petites créances, le juge André J. Brochet a condamné Shaw Direct à payer 1200 $ à Pierre Mathieu. «Je veux rendre ça public parce que je veux avertir la population de comment Shaw traite ses clients. La compagnie devrait se considérer chanceuse que je ne fasse pas une plainte à la Gendarmerie Royale du Canada pour extorsion», souligne M. Mathieu.
Pour le citoyen, son bras de fer avec Shaw Direct a commencé lorsque celui-ci a voulu annuler son abonnement. Le 21 octobre 2013, M. Mathieu expédiait une lettre recommandée à la compagnie lui stipulant de mettre fin à son contrat pour l’ensemble de ses services en date du 2 décembre.
Selon les modalités de son contrat avec l’entreprise, il devait aviser la compagnie un minimum de 30 jours avant de résilier le contrat. L’ayant fait un peu plus de 40 jours avant le 2 décembre, M. Mathieu croyait que tout était réglé.
Il a cependant continué à recevoir des factures de la part de la compagnie qui, quelques mois plus tard, a fait affaire avec une agence de recouvrement ce qui entachait son dossier de crédit puisque celui-ci refusait de payer les quelque 150 $ demandés alors qu’il ne devait qu’environ 45 $ à la compagnie selon ses dires.
Les employés de Shaw Direct étaient catégoriques, puisqu’il n’avait pas appelé pour annuler son contrat et qu’il devait payer. L’Office de la protection du consommateur mentionne qu’il faut aviser la compagnie de mettre fin à un service, soit par téléphone, soit par écrit, mais «idéalement par courrier recommandé», ce qu’a fait M. Mathieu. La lettre a été reçue le 23 octobre 2013.
«On me répondait qu’il s’agissait d’une politique interne. Ils ne voulaient pas mettre fin au contrat sans raison et ne tenaient pas compte de ma lettre recommandée dont ils avaient signé la réception», explique le consommateur lésé.
Harcelé par l’agence de recouvrement
Quelques mois plus tard, au début de l’année 2014, Pierre Mathieu engage une avocate et met en demeure la compagnie. «Eux ils ont tout de suite cessé et m’ont dit que je ne devais plus rien. Mais ils ne l’ont pas dit à l’agence de recouvrement qui continuait de me harceler. J’appelle ça une tentative d’extorsion», s’indigne-t-il.
Il a de nouveau mis Shaw Direct en demeure et cette fois, il a réclamé à la compagnie les frais engagés (avocat et lettres recommandées). N’ayant pas obtenu de réponse, il a entamé un processus judiciaire à la Cour des petites créances où il a obtenu gain de cause. Pierre Mathieu réclamait des dommages-intérêts de 1560,23 $ et des dommages punitifs de 1000 $. Le juge condamne Shaw Direct de payer 1200 $ lors de l’audience, le 3 décembre 2015.
«Ils avaient jusqu’au 4 mars 2016 pour payer. Évidemment, je n’ai rien reçu. Je suis retourné au Palais de justice de Saint-Joseph et j’ai dû engager un huissier qui a dû intervenir», mentionne-t-il. Ce n’est qu’à la fin mai 2016 que M. Mathieu a finalement obtenu ce qui lui était dû. Des mesures de correction au dossier de crédit de M. Mathieu ont aussi été réalisées.