Un véhicule éolien conçu partiellement par un Beauceron
Raphaël Roy, étudiant beauceron au baccalauréat en génie mécanique à l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal, est membre de l’équipe ayant fabriqué le véhicule Chinook.
À propulsion mécanique, Chinook tire son énergie d’un vent de face faisant bouger l’éolienne à l’arrière du véhicule.
Transporté par des boîtiers d’engrenages et arbres de transmission, ce mélange se retrouve dans une transmission de 14 rapports décuplant l’énergie transférée aux roues. Une batterie électrique permet le fonctionnement des commandes informatisées utiles au pilote.
«Durant la session d’automne, l’équipe travaille à la conception des plans du véhicule. Pendant l’hiver, c’est la fabrication des pièces et la construction du véhicule. Le projet est optionnel et aide à mettre en pratique la théorie apprise dans les cours», explique l’étudiant natif de Beauceville.
Composée d’une quinzaine de personnes, l’équipe Chinook est divisée en trois départements (mécanique, électronique/logiciel, administration). La récompense ultime est de remporter la compétition internationale Racing Aeolus Den Helder, présentée annuellement sur trois jours aux Pays-Bas.
«À ma première participation (2017), le véhicule a été redessiné avec un nouveau châssis et une autre transmission. On ne partait pas de zéro à cause de notre base documentaire, mais ça m’a demandé beaucoup de temps pour refaire des pièces», reconnaît Raphaël Roy.
Changements payants
En août 2017, Chinook 7 s’est classé au premier rang dans toutes les épreuves du Racing Aeolus Den Helder. En plus du prix Gerard Broers pour l’innovation, l’équipe Chinook ÉTS a obtenu la meilleure moyenne d’efficacité (endurance) avec un ratio de 98,76 %. Chinook 7 a aussi été le plus rapide en course (drag race) grâce à son ratio de 102,45 %, un nouveau record mondial.
Un an plus tard, Raphaël Roy était encore présent aux Pays-Bas avec sa formation et Chinook 8. Dans la dernière année, il a surtout travaillé à la réfection du retors de l’éolienne et de son mât.
«En plus d’élargir le retors, on voulait un mât plus long (3,5 mètres) pour mieux capter le vent. Dans la construction, Chinook 8 est devenu plus aérodynamique en passant de 118 à 90 kg», précise celui-ci.
Chinook ÉTS a ainsi battu son propre record à la course avec un ratio de 113,97 %. Sur la moyenne des courses disputées en trois jours, la formation a toutefois fini au second rang en endurance à 88,82 %. «Des composantes ont brisé dès la première journée. Il a fallu commander des pièces d’Amsterdam en urgence», dit Raphaël.
Finissant
Raphaël Roy obtiendra son diplôme le printemps prochain. Cependant, il sera présent pour une troisième fois au Racing Aeolus Den Helder en août 2019 comme vice-président du secteur mécanique.
«Ça va me demander plus de job en administration, mais j’ai hâte de voir le résultat final. On vise un ratio global de 125 %», confirme le Beaucevillois.
Démystifier le ratio d’efficacité
Selon l’ÉTS, dans l’univers des véhicules éoliens, la performance ne se calcule pas en km/h, mais plutôt selon un ratio d’efficacité.
Celui-ci est obtenu en divisant la vitesse moyenne du véhicule par la vitesse moyenne du vent, laquelle est calculée par des anémomètres positionnés en bordure du parcours de 500 mètres. Avec son record du monde de 113,97%, Chinook 8 a donc filé plus vite que le vent !
Différents systèmes mécaniques entrent également en cause dans les performances du véhicule, comme la rotation de l’éolienne, le calage des pales et le changement de vitesse. Des capteurs installés sur Chinook permettent de récolter des données à cet effet. Elles sont transférées entièrement au cerveau de la voiture, la boîte noire Chinook. En temps réel, une station fixe permet de mesurer les performances du véhicule et de modifier des paramètres en cas d’urgence.
Pour les détails complets sur le projet Chinook, visitez le site de Chinook ÉTS.