Le Géant vert
À le voir aller depuis quelques mois, le premier ministre Philippe Couillard donne l’impression qu’il n’est pas à la tête de la bonne formation politique tellement il est rendu plus «vert» que «rouge».
Il en a entre autres donné une belle démonstration lors de son passage à la Conférence de Paris sur le climat ou encore avec sa position sur Anticosti. M. Couillard, dit le Géant vert, n’avait cependant pas fini de nous surprendre car on apprenait la semaine dernière que son gouvernement s’apprêtait à rendre obligatoire l’installation de prises 240 volts destinées à la recharge d’autos électriques dans toutes les nouvelles habitations construites au Québec.
Or, on dénombre un peu plus de 8000 voitures électriques actuellement au Québec. Mais le gouvernement exigera une dépense supplémentaire de quelque 400 $ à tout nouveau propriétaire d’une résidence même si ce dernier n’a pas de véhicule électrique et qu’il n’a pas l’intention de s’en procurer un. C’est donc dire qu’en tant que consommateur qui paye la facture, vous n’aurez pas le choix parce que notre cher gouvernement aura décidé à votre place, ce qu’il fait dans bien des cas.
Le gouvernement semble vouloir aller assez vite dans ce dossier car une étude d’impact est déjà en cours. Portant des lunettes roses, le Géant vert estime que 100 000 autos électriques pourraient circuler sur les routes du Québec d’ici 2020. Or, 2020, c’est dans à peine un peu plus de trois ans. Si on en compte environ 8000 aujourd’hui, je doute fort que l’objectif de 100 000 puisse être atteint car plusieurs redoutent l’autonomie des véhicules électriques sans oublier que le réseau québécois de bornes de recharge est plutôt déficient. Comme ce fut le cas pour sa prévision de créer 250 000 emplois au Québec en cinq ans, Philippe Couillard risque encore de rater la cible.
Nos gouvernements, quelque parti que ce soit, sont habiles pour s’immiscer dans nos chambres à coucher. Philippe Couillard et sa bande en font encore une belle preuve.