La folie contagieuse, mais si vraie

C’est une performance surprenante que les comédiens du Théâtre des Deux Masques de Beauce ont offerte le 19 février dernier lors de la première de la pièce Perdre la folie à Saint-Victor.

Dès l’arrivée, c’est la surprise totale. C’est dans le noir que chacun est reconduit à son siège. De part et d’autre d’une scène centrale, le public se regarde les yeux dans les yeux. C’est un peu intimidant, mais différent du théâtre habituellement présenté en Beauce.

Tous dans une même pièce, cinq comédiens campent chacun un personnage ayant tous une maladie mentale. David (James Lessard-Caron) le schizophrène, Jean-Marc (Marc-Antoine Plante) le psychopathe, Martin (Johnny Gilbert) le drogué, Diane (Isabelle Lessard) avec un trouble anxieux et des troubles obsessionnels compulsifs, Antoinette (Marie-Josée Bolduc) prise avec la malade d’Alzheimer et la thérapeute Anne (Isabelle Quirion) devront se présenter et parler de leurs problèmes respectifs avec le groupe.

Le spectateur se retrouve dès les premiers instants de la pièce au centre d’une thérapie de groupe avec des personnes souffrant de maladie mentale qui doivent toutes vivre au quotidien avec des difficultés reliées avec leur condition.

La pièce aurait pu rapidement devenir un cliché et une caricature grotesque d’esprits dérangés, mais les comédiens ont su rendre avec justesse les différences de ces personnages. Le professionnalisme des six comédiens et leur passion évidente à jouer sur scène, même des personnages plus difficiles, transparaît tout au long de cette pièce de près d’une heure trente.

Même s’il y a très peu d’action dans Perdre la folie, les dialogues font tout. Les mots de l’auteur, Alain Lessard, semblent parfaitement adaptés à la situation et les spectateurs se sont laissés aller à quelques éclats de rire, malgré le léger malaise de tous à rire d’un sujet aussi sérieux que la maladie mentale.

Rappelons que les spectateurs sont invités à remettre des dons pour l’organisme Le Murmure, qui vient en aide aux gens ayant à vivre avec une maladie mentale. Selon la metteure en scène de Perdre la folie, Pamela Doyon, la directrice de l’organisme a beaucoup aimé qu’une troupe de théâtre mette en lumière l’univers tabou de la maladie mentale.

La pièce sera de nouveau présentée les 20, 26 et 27 février au Théâtre les Deux Masques à Saint-Victor à 20h ainsi que les 1,2, 8 et 9 avril aussi à 209h au Centre Multi-Arts de Saint-Gédéon. Les billets sont en vente au coût de 20 $ auprès de Pamela Doyon en appelant au 418 951-7484 ou par courriel au pameladoyon5@gmail.com.

Pour plus d’informations sur la pièce, consultez notre entrevue avec la metteure en scène Pamela Doyon en cliquant ici.