L’auteur beauceron Daniel Lessard lance un cinquième roman policier : Mystère dans un dépotoir clandestin

CULTUREL. L’ancien journaliste de Radio-Canada, Daniel Lessard a lancé son cinquième roman policier, L’énigme du dépotoir, dans lequel il exploite deux thèmes: il fait ressortir la problématique de l’immigration au Canada et la relation complexe entre les journalistes et la police.

L’auteur a puisé dans ses 39 années passées à Radio-Canada pour décrire son personnage principal, la jeune journaliste Marie-Lune Beaupré. Celle-ci répondra à l’appel d’un témoin ayant trouvé le pied d’un ressortissant africain dans un dépotoir clandestin, à Gatineau. Elle recevra des informations à partager avec son amie policière, Sophie Comtois, de la Sûreté du Québec, menant à des situations conflictuelles entre les deux.

Bien que ce soit une histoire fictive, Daniel Lessard traite des phénomènes de société comme c’est le cas présentement avec la gestion malmenée de l’immigration au Canada devenue un problème majeur pour les gouvernements. 

« Dans mon livre, je me suis intéressé aux immigrants illégaux qui ne sont pas entrés par les postes frontaliers, mais un peu partout à travers la frontière entre le Canada et les États-Unis. Des gens qui se servent des passeurs criminels pour entrer au pays et qui n’ont pas d’emploi ni un endroit où vivre. Ils n’ont pas accès aux services sociaux et ils sont obligés de vivre dans la clandestinité avec la peur d’être arrêtés et renvoyés dans leur pays d’origine », explique l’auteur beauceron. 

« La majorité des immigrants veulent réellement s’installer et avoir une vie heureuse au Canada, mais malheureusement, il y aussi des immigrants qui se retrouvent dans la criminalité et dans les gangs de rue. Ils font aussi partie de l’histoire, ce qui donne une mauvaise réputation à trop d’immigrants », indique-t-il.

Une complicité fragile

La complicité pas toujours évidente entre les journalistes et la police est l’autre thème ressorti par l’auteur dans son roman. Le tiraillement du journaliste entre son devoir de rapporter et de faire son reportage, vis-à-vis à mettre au courant la police et la laisser faire son travail.

« Je l’ai vécue comme bien des journalistes et je ne blâme personne. Être journaliste et policier, ce n’est pas évident de nos jours, c’est compliqué. La société a tellement changé. Si un policier fait un sourire ou pose un geste de travers, il est accusé immédiatement de profilage racial. Si un journaliste emploie un mot qu’il ne devrait pas employer, tout de suite il est accusé de n’avoir aucune sensibilité à l’endroit des groupes ethniques », déplore-t-il. 

« C’est devenu extrêmement difficile pour les deux métiers. Le journaliste marche sur des oeufs tout le temps. Ça n’existait pas dans mon temps, nous n’avions pas cette préoccupation. Les policiers font un travail exceptionnel dans des circonstances souvent à la merci d’un système de justice qui ne suit pas, ce n’est pas toujours évident », précise M. Lessard.

Une carrière prolifique 

Daniel Lessard est natif de Saint-Benjamin. Il a fait son cours classique au Séminaire de Saint-Georges avant d’aller étudier pour devenir annonceur radiophonique en 1969. En attendant qu’un poste se libère à une radio, il est devenu journaliste de faits divers, période durant laquelle il a eu la piqûre pour ce métier. Il est entré à Radio-Canada, à Ottawa, en 1972. Durant sa longue carrière au sein de cette société d’État, il portera différents chapeaux dont correspondant parlementaire, chef de bureau de la colline parlementaire et animateur de Les coulisses du pouvoir.

« Je n’ai jamais regretté mon choix, c’est un métier fascinant. En journalisme, tu ne sais jamais ce qui va arriver dans la journée. Tu es à la merci des événements. J’ai fait le tour du monde deux fois en suivant les premiers ministres Pierre-Elliott Trudeau, Brian Mulroney, Jean Chrétien et Stephen Harper », se souvient M. Lessard qui est retraité depuis 2011 et vit à Gatineau. Il a troqué la télévision pour la plume avec laquelle il a écrit quatorze romans. La Beauce n’est jamais très loin dans sa pensée, puisqu’il a signé des histoires qui se situent dans sa région natale. Il alterne chaque année l’écriture de romans historiques et policiers abondamment documentés. L’auteur travaille actuellement sur un deuxième recueil de nouvelles dont les histoires se déroulent en Beauce.