Tom Bureau perpétue la mémoire des Expos 

BASEBALL. Le 3 octobre 2004, les Expos de Montréal disputaient le dernier match de leur histoire. Fier Beauceron de Saint-Éphrem, Tom Bureau perpétue leur souvenir deux décennies plus tard dans un musée personnel.

Cette Mecque sportive rend hommage à des athlètes et équipes de multiples disciplines, comme le hockey, le soccer, la boxe, le tennis, et bien entendu, le baseball. Photos, chandails, cadres, bâtons, balles, peintures… autographiés ou non, ces artefacts représentent un cours d’histoire passionnant.

« J’aime faire du sport et son côté rassembleur. Au fil du temps, je me suis développé un large réseau de contacts pour augmenter mes collections », explique l’homme de 51 ans.

Avec son entreprise National Granit, Tom Bureau prend part notamment à des soirées-bénéfice avec encan, dont les profits vont à des groupes prenant soin des enfants malades. Il s’est impliqué dans l’organisation du Pro-Am Gagné-Bergeron et participe annuellement aux événements du groupe Expos Fest.

« Il existe aussi plusieurs groupes de collectionneurs au Canada et aux États-Unis, avec qui je discute et fais des échanges. […] J’en profite pour visiter différents stades. J’ai vu entre autres ceux de Toronto, Seattle, Cincinnati, Pittsburgh et Baltimore, mais j’ai vu les Expos seulement deux fois au Stade olympique », admet M. Bureau, qui est toutefois demeuré un fier partisan de l’équipe montréalaise.

Le tour des lieux

Les différents objets ont chacun leur histoire, mais ce sont surtout les photos qui laissent pantois. Une image souriante de Felipe Alou, gérant des Expos, et Petro Martinez, lanceur des Red Sox de Boston, fait partie du lot. Martinez avait porté l’uniforme montréalais de 1994 à 1997.

Tom Bureau possède également une image autographiée prise en 1984 de Pete Rose, joueur professionnel de 1963 à 1986, et de Charles Bronfman, alors propriétaire des Expos. Son coup de cœur personnel reste un chandail autographié par Claude Raymond. Actif pendant 13 saisons, il termine sa carrière comme lanceur chez les Expos. « C’était le premier Québécois à jouer dans les ligues majeures », rappelle M. Bureau.

Une autre image saisissante est celle de Maurice The Rocket Richard et Gary The Kid Carter captée en 1981. Dix ans plus tard, la photo de Dennis Martinez et ses heureux coéquipiers ramène un important souvenir à l’esprit. Celui que l’on surnomme El Presidente lance une partie parfaite le 28 juillet 1991, dans une victoire de 2-0 des Expos contre les Dodgers de Los Angeles.

Sa collection de baseball ne se limite pas qu’aux Expos. « En visitant le musée de Roberto Clemente (Pirates de Pittsburgh), décédé dans un écrasement d’avion, j’ai pris conscience de son talent et de ses implications humanitaires », dit Tom Bureau, dont le musée souligne les exploits d’autres athlètes comme Joe DiMaggio, Hank Arron, Russell Martin et Éric Gagné.

Une ville de baseball

Comme plusieurs partisans, Tom Bureau ne digère pas le départ des Expos. « On a vécu cela comme un deuil et une trahison. Les propriétaires de l’équipe, à l’époque, ont abandonné leurs joueurs et partisans. Montréal est un marché de baseball. Il reste à voir si quelqu’un aura les moyens de ramener une équipe », affirme celui-ci.