Le lien de confiance fait toute la différence
SANTÉ. Il existe différents examens pour pouvoir détecter et ensuite enrayer le cancer du sein. De la mammographie au test génétique, pour terminer avec la mastectomie partielle ou totale. Comment prendre une décision éclairée ? Le lien de confiance avec la chirurgienne fait toute la différence.
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J’ai moi-même subi une mastectomie totale, en d’autres mots, l’ablation des deux seins. Tout a commencé par un examen gynécologique. La chirurgienne m’ausculte et me dit que je devrai me faire retirer l’utérus par hystérectomie, et ce le plus tôt possible. Or, quelques semaines avant la chirurgie, une masse apparaît sur un sein. Au même moment, la chirurgienne en gynécologie, sans même être mise au courant de cette masse, m’appelle un soir pour me demander si ma mère ou un membre dans ma famille avait déjà eu le cancer du sein. Bien que stupéfaite par sa demande, je lui confirme, et elle m’encourage à subir des examens plus poussés. Après avoir passé une mammographie, les résultats sont sortis négatifs. J’ai subi une chirurgie mineure pour enlever la masse de mon sein par une autre chirurgienne. Quelques mois plus tard, la masse réapparaît. La chirurgienne due reprendre la chirurgie et celle-ci n’a pas eu l’effet escompté, le sein demeura difforme et très douloureux.
Branle-bas de combat
J’ai rencontré un chirurgien spécialiste des seins qui ne voyait pas l’importance de passer d’autres examens pour détecter le cancer du sein, puisque la mammographie ne démontrait aucune apparence de cancer possible. Vu son attitude, j’ai quitté son bureau avec le sentiment de ne pas être prise au sérieux par ce médecin. En mon for intérieur, je savais que quelque chose n’allait pas, je connais mon corps. Quelques mois plus tard, je revoyais ma chirurgienne en gynécologie à propos de l’ablation des ovaires que je devais aussi subir. À mon grand étonnement, la discussion porta davantage sur la détection du cancer du sein plutôt que sur la procédure de l’ovariectomie. Une insistance à poursuivre l’investigation.
Alors que je contacte une clinique de chirurgie plasticienne pour régler le sein difforme, la clinique exige des examens de dépistage (mammographie, résonnance magnétique) et d’investigation (échographie) pour détecter le cancer du sein. Cela a enfin permis aux examens d’être faits. Grande déception, une possible attente de quatre ans avant de consulter une plasticienne.
Une demande de consultation en chirurgie est acheminée au Centre des maladies du sein, à l’hôpital Saint-Sacrement. Une attente aussi de deux ans en pleine pandémie de la covid.
Contre toute attente, quelques mois plus tard, j’ai rencontré ma chirurgienne spécialiste et ma plasticienne. Résultat, en moins de dix jours, j’étais couchée sur la table d’opération subissant l’ablation et la reconstruction des deux seins.
Conscience tranquille
Après ces trois années d’inquiétude – en plus d’avoir subi six chirurgies – et de branle-bas de combat pour me faire prendre au sérieux, j’ai évité de près le cancer du sein. En finalité, grâce à ce lien de confiance établi avec ma chirurgienne et à l’instinct d’une chirurgienne en gynécologie dont l’expérience était patente, je fus entendue et soignée.
Mon histoire familiale et une prédisposition génétique au cancer du sein m’ont amenée à choisir la mastectomie des deux seins. Après avoir entendu un témoignage d’une dame qui est passée par le même dilemme, j’ai fait ce choix personnel tout en ayant discuté également avec mon époux. Je savais aussi qu’il y avait des femmes ayant regretté d’avoir fait ce même choix, pour d’autres, elles ont décidé de subir l’ablation d’un seul sein, tandis que des femmes vont simplement se faire enlever la masse cancéreuse une fois le cancer du sein diagnostiqué. Dans tous ces cas, il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, seul compte le choix éclairé en raison du lien de confiance entre la patiente, sa chirurgienne et la famille.