Une vie vertueuse et exemplaire 

ACTUALITÉ. Le Père Émilien Tardif, né à Saint-Zacharie, était reconnu pour son enseignement charismatique et pour des guérisons miraculeuses en imposant les mains sur les malades et en priant pour eux. Sa cause est débattue à Rome pour une éventuelle béatification. Il serait le premier Beauceron bienheureux au sein de l’Église catholique.

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« Émilien était un homme simple, ouvert, accueillant et facile d’accès », se souvient le Père André Dumas, religieux des Missionnaires du Sacré-Cœur, qui a très bien connu celui qu’il appelle un saint homme. En 2007, le cardinal de Saint-Domingue annonce la mise en mouvement du procès de béatification. En 2008, il a demandé au Père Dumas de prendre la cause de béatification du prêtre beauceron.

« Partout où il allait prêcher, il y avait une foule qui le suivait. Lorsqu’il quittait les pays, des miracles continuaient de se produire », dit le religieux en lisant des centaines de lettres écrites par le religieux et les comptes-rendus de ses voyages. Il a aussi réuni des centaines de témoignages ayant connu Émilien Tardif.

En 2010, un tribunal d’experts médicaux et de théologiens a été formé pour enquêter et entendre tous les témoignages en posant des centaines de questions sur tous les aspects de la vie d’Émilien : humain, religieux, et missionnaire.

Après avoir reconnu qu’il a lui-même été guéri grâce à l’imposition des mains et à la prière, en 1973, le Père Émilien Tardif a commencé à voyager et à évangéliser partout dans le monde. « Ce n’est pas moi qui fais les miracles, mais Dieu. Moi, je prie et l’action de l’Esprit-Saint se manifeste », disait-il à la foule.

Parmi les témoignages de guérison, il y avait l’entourage qui a connu le malade avant, pendant et après la maladie, où la guérison était improbable (par exemple, un cancer en phase terminale et le sida). Des médecins ont aussi été questionnés à savoir s’ils reconnaissaient que la guérison n’était pas de l’ordre de la science.

Canonisation par l’Église catholique

Le titre de Saint est attribué à un catholique défunt après que le Pape, au nom de l’Église catholique, lui ait conféré une vie vertueuse vécue en communion avec Dieu.

La canonisation est le processus par lequel l’Église catholique proclame officiellement qu’une personne est sainte.

Le procès en canonisation est divisé en plusieurs étapes. Une demande est acheminée à un évêque afin d’ouvrir un dossier pour établir une reconnaissance de sainteté du défunt. Une enquête diocésaine est alors lancée. Le défunt reçoit le titre de Serviteur de Dieu lorsque la cause présente au Saint-Siège, à Rome, un rapport sur la vie et les vertus de la personne.

Le -Serviteur de Dieu passe au titre de Vénérable lorsque le Pape le présente à la communauté catholique comme un modèle de vie et un intercesseur devant Dieu. Durant la vie du défunt, le Pape doit reconnaître sa fidélité à l’Église catholique, sa volonté de s’être conformé à l’Évangile et d’avoir pratiqué la charité.

Pour que le Pape proclame la béatification du défunt, il doit être prouvé l’obtention d’un miracle par l’intercession du Vénérable. Le miracle doit être survenu après le décès du défunt. Des experts doivent constater que le miracle va au-delà d’une explication scientifique. Si la personne est morte en martyre, elle est dispensée de l’accomplissement d’un miracle. La béatification est une reconnaissance où la personne a mené une vie de vertu exemplaire et est digne d’une vénération.

Pour accéder au titre de Saint, un deuxième miracle doit être approuvé et avoir eu lieu après la béatification. Le Pape déclare ainsi que le Saint est reconnu universellement par l’Église catholique.

Selon le Père André Dumas, un cas de guérison d’un enfant se serait produit à Québec, sous l’intercession du Père Émilien Tardif. Le cas serait présentement étudié par un tribunal.

À l’annonce du procès de béatification du père Émilien Tardif, en 2007, sa dépouille a été exhumée et repose maintenant dans la crypte de l’église du Christ-Ressuscité à Santo Domingo.

Parmi des saints québécois qui ont été canonisés dans les dernières années, le Frère André, un thaumaturge né à Montréal, canonisé en 2010 ; Kateri Tekakwitha, la toute première autochtone d’Amérique du Nord, née à New York, canonisée en 2012. La fondatrice des Petites Sœurs de la Sainte-Famille de Sherbrooke, Mère Marie-Léonie, née à Saint-Jean-sur-Richelieu, sera canonisée le 20 octobre prochain.