Pertes financières importantes pour les clubs de golf

SPORT. Encore cette année, l’achalandage est important sur les terrains de golf de la région. Toutefois, des adeptes profitent de la situation en réservant d’avance, pour s’assurer d’avoir un départ, mais ne se présentent pas à l’heure convenue, comme l’explique Natalie Chabot, directrice générale au club de golf de Lac-Etchemin.

Cette tendance se nomme dans l’industrie le no-show. Elle est présente sur les terrains de golf depuis de nombreuses années, surtout avec l’effervescence envers le sport connu durant la pandémie. « Souvent, les gens réservent pour quatre personnes, ils arrivent moins que prévu. Les clubs de golf sont très achalandés présentement. Ce qui représente des pertes financières considérables à la fin d’une journée. […] Ce que l’on fait chez nous, on s’assure d’avoir les noms de tous les joueurs. S’ils ne peuvent pas me confirmer la présence de tout le monde, on annule », mentionne Mme Chabot, précisant que chez eux, ce sont surtout des visiteurs qui ne se présentent pas.

À Sainte-Marie, Saint-Benoît-Labre et Beauceville, le no-show est également présent, mais on ne constate rien de dramatique. « Oui, il y en a du no-show, mais aucune augmentation comparativement aux années antérieures. Je crois que c’est une problématique beaucoup plus montréalaise », affirme Harold Guay, directeur général au club de golf Sainte-Marie. « Il y a du no-show, surtout auprès de nos membres plus jeunes, très peu chez les visiteurs. On fait beaucoup de sensibilisation auprès d’eux. Nos habitués savent que ça a un impact important pour nous », précise Jean-François Veilleux, directeur général au club de golf de Beauceville. La sensibilisation reste, pour le moment, l’alternative la plus utilisée par les clubs de golf de la région.

Emprunter, c’est voler

L’achat de balles de pratique représente une dépense importante annuelle pour plusieurs clubs de golf. À Beauceville, on doit acheter entre 9 000 et 15 000 balles, représentant des frais de 8 000 $ à 12 000 $ chaque année. À Sainte-Marie et Lac-Etchemin, c’est un coût supplémentaire d’environ 4 000 $ par saison. Si la tendance pointe davantage vers la perte de balles ou d’usure dans le temps, à Lac-Etchemin, on observe même du vol.

 « On le sait, il y a beaucoup d’eau sur notre parcours. Les gens préfèrent perdre une balle de pratique plutôt que de payer plus chère [ pour une balle de meilleure qualité], mais ce sont des coûts supplémentaires pour nous et c’est du vol. Ce que l’on peut faire ? Pas grand-chose, mais si on voit quelqu’un jouer avec une balle de pratique, c’est une exclusion automatique. » « On reste toujours surpris de trouver une balle de pratique loin dans le bois. On a déjà pensé installer des caméras, mais on a abandonné le projet. Encore une fois, la sensibilisation demeure la meilleure option », ajoute M. Veilleux.

Au club de golf du Lac Poulin, à Saint-Benoît-Labre, la situation est plus critique. Stéphane Roy, directeur général, explique que le champ de pratique était réservé aux membres cette année. « L’an dernier, j’ai acheté pour 5 000 $ de balles, il m’en restait pour à peine 2 000 $ à la fin de l’année. On a dû acheter pour 6 000 $ de balles cette année. Ça me coûte plus cher à entretenir le champ de pratique que les profits que j’ai faits. On se fait voler énormément de balles. »

Les visiteurs avaient accès à des cages de frappeur lors de la plus récente saison estivale. Ils devaient utiliser leurs propres balles. La direction évalue différences options, dont celle de fermer complètement le champ de pratique et donner accès aux écrans intérieurs Golf In l’an prochain. « En début de saison, on faisait signer un petit contrat à nos joueurs, alcool vendu sur place seulement, ne pas jouer avec des balles de pratique et respecter le temps de jeu. Je dirais que ça a réglé 90 % de nos problèmes. Il reste toutefois du travail à faire », conclut M. Roy.

En étant un club de golf semi-privé, avec 90% des départs réservés aux membres, le club de golf de Saint-Georges dit ne pas être touché par ces deux problématiques.