De Pékin à Saint-Georges : « On n’a jamais regretté notre choix »

Notre région compte des immigrants de diverses nationalités, mais peu du continent asiatique. Fanhui Kong, Zihan Lin et Chenyu Lin se sont établis à Saint-Georges en décembre 2017. Parti de Pékin d’où il est originaire, le trio familial ne regrette aucunement le choix de la Beauce comme terre d’accueil.

« Nous vivions dans une ville surpeuplée avec d’énormes problèmes de circulation. On souhaitait déménager en campagne, mais ce n’était pas évident en Chine. Mon conjoint était ouvert à l’idée d’aller au Canada. Ce pays multiculturel possède une bonne réputation à l’international. En allant sur des forums de discussion, j’ai découvert la belle culture française du Québec », dit Mme Kong.

Les Asiatiques sont souvent plus enclins à choisir un milieu anglophone en sol canadien. Fanhui Kong désirait ardemment s’installer dans la Belle Province, elle qui s’exprimait déjà parfaitement en français avant son arrivée. 

« Dès l’âge de 21 ans, je suivais des cours de français à Pékin. J’ai fait mes études universitaires en France, à Paris et Toulon, avec des maîtrises en éducation et économie. Après sept ans à travailler au Groupe ABO, j’ai préféré retourner en Chine, car les immigrants sont perçus différemment en France », précise celle-ci. 

Dépanneur et emploi municipal 

Il aura fallu six ans de démarches administratives avant que Fanhui Kong, Zihan Lin et Chenyu Lin arrivent au Canada par l’aéroport de Québec. Logeant dans un appartement locatif, la famille n’aura passé que six semaines dans la capitale.

« On a vu l’annonce d’un dépanneur à vendre à Saint-Georges, qui appartenait à une famille de Chinois. Comme mon conjoint possédait une entreprise à Pékin, il avait le sens des affaires. C’était aussi une belle occasion de s’intégrer à la société québécoise. Saint-Georges était vraiment ce que nous cherchions : une petite ville avec des services essentiels et de belles infrastructures », mentionne Mme Kong. 

La famille réside en haut de ce commerce, appelé le P’tit Dépanneur, sur la 10e Avenue. Aidant son conjoint dans la gestion de l’entreprise, Fanhui Kong a également eu l’opportunité de découvrir le monde municipal. Directrice générale de Saint-René de 2021 à 2023, elle occupe aujourd’hui un poste similaire à la municipalité de Saint-Zacharie.

« Les gens, pour la plupart, sont gentils avec moi. Ils sont curieux d’en savoir plus sur mes origines. Ça me permet d’utiliser mes compétences (en gestion et économie) », affirme cette dernière.

Avenir de Chenyu

Fanhui Kong et Zihan Lin ne s’en cachent pas. En quittant la Chine, le couple voulait offrir une vie différente à leur fille. Maintenant âgée de 11 ans, elle est trilingue (français, anglais, mandarin) et étudie à l’Académie Sartigan. Chenyu développe ses talents au piano et violon, elle qui participe annuellement au Festival Clermont-Pépin. 

« La compétition, en Chine, est très intense entre les gens, à l’école et sur le marché du travail. On ne voulait pas cela pour Chenyu », dit sa mère.

Pour Fanhui et Zihan, conserver l’attachement chez Chenyu à la culture chinoise demeurait toutefois essentiel. « Nous parlons mandarin à la maison. Elle lit beaucoup de livres dans sa langue maternelle. Il y a aussi la nourriture chinoise, moi qui adore cuisiner », confirme Fanhui. 

Dans la quarantaine, Fanhui Kong et Zihan Lin espèrent vivre longtemps en Beauce. « On n’a jamais regretté notre choix », répètent-ils, eux qui aimeraient voir plus d’immigrants quitter les grands centres pour s’établir en région.