La thérapie par le cheval

SANTÉ. L’équitation en mode thérapeutique sert à stimuler les personnes sur le plan physique, mental, intellectuel, émotionnel et comportemental en utilisant le cheval.

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Jackson Parent, six ans, a été diagnostiqué avec un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA). Sa mère, Jessica Grondin, l’amène une fois par semaine à des séances d’équitation thérapeutique.

« Au début, Jackson a eu un peu de l’opposition à toucher le cheval, car mon fils est plus sensoriel, mais ça été le coup de foudre dès le départ », raconte la mère de Jackson.

Dany Champagne est l’instructrice en équitation thérapeutique de Jackson, au Centre Chev-Allié de Beauce à Saint-René. Elle tient à ce que son jeune cavalier brosse le cheval et le touche avant de le monter.

« En raison de son TSA, Jackson peut être très réactif à l’hypersensibilité. Je tiens à ce qu’il prenne contact avec le cheval pour qu’il se crée une relation entre les deux. En bout de ligne, je veux aussi qu’il se conscientise à s’occuper de son cheval », explique l’instructrice.

Une expérience sensorielle et agréable

Celle-ci donne ses cours à l’intérieur, dans une cour vitrée de l’écurie, afin que l’enfant ne soit pas trop distrait par les stimulus externes. Comme les parents et les intervenantes en garderie, elle utilise les pictogrammes, elle communique avec l’enfant avec peu de mots, peu de phrases. Elle va répéter les consignes et le tenir dans une routine pour que l’enfant prenne le temps d’assimiler l’information qu’elle lui transmet.

« Il a un esprit cartésien. Je pourrais le bombarder de fais-ci/fais-ça, mais je le perdrais et il n’aurait plus de plaisir. Je le laisse un peu dans sa bulle et le laisse profiter de ces moments sensoriels. Mon objectif est aussi de le rendre plus autonome. C’est arrivé qu’une fois, il ne voulait plus descendre du cheval », indique Mme Champagne.
Jackson lui prend la main parfois, car il associe l’instructrice au plaisir de faire du cheval. Un geste qu’il ne fait pas avec les autres intervenantes.

« Il est préférable de mettre cet enfant dans un milieu où il peut s’adapter et apprendre à gérer son mode de communication de l’opposition », explique Mme Champagne. Pour qu’il y ait un attachement affectif, elle lui fait monter la plupart du temps le même cheval, mais avec des clients de l’équitation régulière, elle va changer parfois de cheval pour que le cavalier s’adapte aux différentes personnalités des chevaux.

Motivation et stimulation

La mère de Jackson est soulagée et ravie par l’évolution de son garçon au fil des séances d’équitation, et elle constate que les changements sur toutes les sphères de la vie de Jackson se perpétuent et se reflètent à la maison. Si pour une raison, il ne peut aller à l’écurie une semaine, l’enfant va démontrer son mécontentement par un peu plus d’opposition.

« Jackson est considéré comme un TSA non verbal, mais il dit quelques mots et lorsqu’il est ici, à l’écurie, il prononce encore plus de mots. Je vois que le cheval est une motivation pour lui. Il est aussi plus calme, plus patient. Les mouvements du cheval le stimulent, par exemple, il se replace par lui-même droit sur le cheval. Il est aussi plus concentré. Avant, lors d’un exercice, Jackson avait 10 minutes de concentration, il peut maintenant demeurer une heure à une table », explique la mère.
La sœur de Jackson, Lexie, a quatre ans. Elle a également un diagnostic de TSA. Elle vient, à son tour, tout juste de débuter cette thérapie équestre. Dany Champagne s’entoure d’une équipe lors des séances d’équitation, afin de sécuriser sa clientèle.
Il y a un meneur qui tient le cheval, pour s’assurer que l’animal réagisse bien aux consignes et au comportement du cavalier. Pour des cas de paralysie physique, deux accompagnateurs se tiennent de chaque côté du cheval pour tenir le cavalier en place. L’instructrice a un montoir pour l’aider à monter sur le cheval.