Une thérapie équine méconnue

SANTÉ. L’équitation est une thérapie bénéfique chez les enfants, les adolescents et les adultes présentant une déficience intellectuelle ou physique, un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA) ou une trisomie, pour ne nommer que ceux-ci. Cette pratique présente des résultats positifs depuis des décennies.

À lire aussi : un cheval à l’épreuve de tout

Concrètement, cette approche équestre aide à développer, acquérir et améliorer l’autonomie, la confiance en soi et les habiletés relationnelles des cavaliers aux besoins différents.

En fait, les mouvements du cheval provoquent des mouvements du bassin et des hanches qui sont semblables à ceux produits lors de la marche chez l’humain.

« C’est le cheval qui est le thérapeute, c’est lui qui fait le travail de stimuler le cavalier, et non l’instructeur. Je ne suis pas ergothérapeute ni physiothérapeute, je ne manipule pas ni ne touche le cavalier, si ce n’est que pour m’assurer qu’il tienne en place », spécifie Dany Champagne, propriétaire du Centre Chev-Allié de Beauce. Elle offre des séances d’équitation thérapeutique avec ses chevaux depuis 2006.

Mme -Champagne est originaire de Beauceville. Elle possède son écurie Doo-Lee-Tle, qui abrite 17 chevaux, à Saint-René, depuis 25 ans. À la base instructrice d’équitation western, elle a été cherchée en 2002 sa certification pour offrir de l’équitation thérapeutique. Dans toute la province, ils sont seulement trois instructeurs à avoir reçu la certification de niveau intermédiaire. Ainsi, Mme Champagne possède le brevet pour former d’autres instructeurs. Les candidats proviennent de partout au Québec.

Une formation exigeante

Encore aujourd’hui, Mme Champagne est en formation continue et cherche constamment à améliorer ses connaissances sur le plan équestre, mais aussi en lien avec les problématiques et les défis qu’elle rencontre avec ses différentes clientèles.

« Dans ma formation, on a aussi un volet contre-indication médicale. On ne met pas n’importe qui sur un cheval, comme un épileptique non contrôlé ou un état hémophilique. Je demande toujours une recommandation médicale signée », assure-t-elle.

« Sur le plan des assurances, seul le brevet d’instructeur en équitation thérapeutique de l’ACET (Association canadienne d’équitation thérapeutique) est reconnu et plausible auprès des assureurs, autrement les compagnies d’assurance refusent. Tout ce qui est en lien avec des chevaux les rend craintives. J’ai un domaine, j’ai une terre complète, je ne veux pas prendre le risque de mettre en péril ce que je fais depuis 2002, en raison d’éventuelles poursuites », explique la Beauceronne qui est aussi comptable à temps plein.

Distinction entre l’équithérapie et l’hippothérapie

Il y a une distinction à faire entre l’équitation thérapeutique (aussi appelée l’équithérapie), et l’hippothérapie. L’équithérapie sert à apaiser le cavalier afin de l’aider à accéder à un mieux-être par le cheval. L’instructeur ne soigne pas un trouble ou une déficience.

L’hippothérapie est davantage une réadaptation ou une rééducation de la motricité globale d’un patient par le mouvement du cheval spécifiquement utilisé à des fins thérapeutiques et non équestres avec l’aide d’un professionnel de la santé, qui a des objectifs préalablement déterminés. Il va toutefois faire appel à l’instructeur d’équitation thérapeutique dans sa démarche avec son patient.