Big Wolf’s Backyard : Nicolas Poulin pousse son corps à la limite du possible

Nicolas Poulin, de Saint-René, a réalisé un exploit qui sort de l’ordinaire du 13 au 15 juillet. Il a marché 348 km en 52 h. Sa performance, réussir 52 fois un parcours de 6,7 km, lui permet de terminer deuxième au Big Wolf’s Backyard de Cacouna et d’éclipser l’ancien record de 46 tours du circuit du Bas-Saint-Laurent. 

« Ça se passe dans la tête. Ton corps te dit d’arrêter. Il faut être capable d’oublier la douleur pour continuer. C’est très amical comme compétition. On s’encourage entre nous à dépasser nos limites. Ceux disqualifiés restent même de longues heures pour nous dire de ne pas abandonner […] À la fin, je n’avais plus aucune énergie. On me poussait à continuer, mais la chaleur était trop intense. Ç’a été un énorme défi de bien la gérer », mentionne l’athlète de 38 ans. Le Big Wolf’s Backyard 2024 de Cacouna a été remporté par Marco Poulin. Le Sherbrookois a complété le 53e tour.

Lors d’un backyard, les participants doivent compléter une boucle de 6,7 km toutes les heures. Ils devront faire le même parcours à l’intérieur d’un délai de 60 minutes, jusqu’à ce qu’un seul et dernier coureur reste en piste. Un défi semblable, le Beaver’s Ultra 24H, est organisé pour une deuxième édition à Saint-Georges. La seule différence est que le gagnant est celui qui complète le 24e tour le plus rapidement. Cette année, l’événement aura lieu le 2 novembre prochain au parc des Sept-Chutes.

« Ce qui m’interpelle dans ce type de course, c’est le dépassement de soi et le fait de devoir toujours repousser ses limites. On ne verra jamais ça dans un autre type de course, pouvoir aller le plus loin possible jusqu’à tant que notre corps ne soit plus capable d’avancer. Habituellement, on met surtout l’accent sur la rapidité sur une distance préétablie. Avec un backyard, tu sais quand tu commences, mais jamais quand tu vas finir », explique le natif de Saint-René. Il en était à son quatrième backyard, trois fois à Cacouna et l’autre à Lévis, en carrière.

Lors de ce défi d’endurance, les pauses sont très rares. Les athlètes peuvent se reposer seulement s’ils terminent la boucle en moins d’une heure. Le Beauceron parcourrait les 6,7 km en 47 minutes en moyenne. Au point d’arrivée, sa conjointe, Allison Roy-Bolduc, s’assurait que tout était en place pour qu’il puisse reprendre des forces. « C’est mon assistante à toutes mes compétitions. C’est important pour elle de me soutenir. Elle prépare mes gourdes d’eau et cuisine la nuit entre autres. Elle est essentielle à la réussite d’un tel défi. »

Ampoules sur les pieds, courbatures importantes sur l’ensemble de son corps et brûlures en raison du frottement, rien n’arrête Nicolas Poulin. Ce dernier compte prendre une pause avant de reprendre un entraînement léger. Classé sixième au Canada et dans les 100 meilleurs au monde, il participera, le 16 août, à l’Ultra-Trail des Chic-Chocs en Gaspésie, un parcours de 88 km en sentier dans les montagnes. Grâce à sa performance à Cacouna, le Beauceron s’est mérité une place sur l’équipe canadienne de backyard en vue des championnats mondiaux qui se tiendront en octobre au Nouveau-Brunswick.