Jacques Pinon, un homme visionnaire de son temps 

HISTORIQUE. Une dizaine de personnes, dont quelques membres importants de la communauté au début des années soixante, se sont rassemblés le 30 juin pour commémorer le 60e anniversaire du Plan Pinon, dont la mise en œuvre a transformé le visage de Saint-Georges à jamais.

Les participants ont consulté des illustrations de textes et de photos d’époque. Les discussions étaient surtout centrées sur l’impact de ces réalisations, dont tous les Georgiens profitent encore aujourd’hui. « M. Pinon a eu plusieurs bonnes idées, par exemple le barrage gonflable, mais sa plus grande vision, selon moi, c’est qui ait pensé de mettre un pont à la bonne place. C’est ce qui m’avait le plus frappé lors de toutes mes recherches. Il a donné à la Ville la possibilité de se doter d’un pont, qui va à la bonne place et qui permettait de développer le centre-ville », explique Joffre Grondin, journaliste et bénévole à la Société historique Sartigan.

« M. Pinon a assurément contribué à faire de Saint-Georges la Ville qu’elle est devenue aujourd’hui. Les autres maires l’ont fait aussi à leur manière. Ce qui le démarque des autres, c’est sa vision réaliste. Il était immigrant de la France. Il a dû s’intégrer au Québec et à la Beauce. Ses idées étaient fortes intéressantes et en avance pour un homme de son temps, mais ça n’a pas plu à tout le monde. Il a contribué de montrer aux gens qu’il existait une autre façon de faire. C’était plutôt visionnaire dans ces années-là », a-t-il ajouté, lors d’un entretien téléphonique avec le journal.

Si la Ville a accepté le Plan Pinon en 1964, le grand chantier a été mis sur pied deux ans plus tard, en 1966. En seulement trois ans, quatre importants projets ont été réalisés, dont l’enlèvement de l’île Gilbert. Avec la terre, on y a construit la promenade Chaudière, de l’aréna jusqu’à la Pente douce, le parc de stationnement et le quai. « Tout ce plan-là est méconnu de la population. Ce sont des faits historiques ignorés. C’est important de ne pas les oublier. […] La seule chose qui reste dans le souvenir des gens est le quai Pinon, qui sert d’ancrage au mur de soutènement. Le plan a encore aujourd’hui un impact majeur sur la circulation sur la promenade Chaudière, aujourd’hui nommé la promenade Redmond », explique son fils, Luc Pinon.

Durant son mandat de trois ans, l’ancien maire Jacques Pinon a également établi le parc industriel et le premier plan d’urbanisme de la Ville. « Pour mon père, il était important de faire venir de nouvelles industries à Saint-Georges. Malheureusement, ces deux activités-là lui ont créé beaucoup d’ennemis et peut-être même sa perte. Les Georgiens n’étaient pas prêts à faire venir de nouvelles industries. C’était vu d’un mauvais œil dans ce temps-là. On travaillait pour exporter, mais pas pour faire venir d’autres Québécois », conclut M. Pinon.