Le cancer du sein à 29 ans : Partager l’espoir

TÉMOIGNAGE. En rémission depuis peu, Audrey Samson a combattu le cancer du sein en 2018, un cancer de stade 3 qui s’était propagé dans ses ganglions. Mère monoparentale, ses deux enfants n’avaient que deux ans et quatre ans à cette époque. Pour l’amour de ses deux filles, elle ne se donnait pas le droit d’avoir peur.

« J’ai trouvé ça dur d’être une maman malade. J’ai perdu ma propre mère tôt dans ma vie, j’en ai beaucoup souffert, alors je me disais que je n’avais pas le droit de mourir », raconte Mme Samson, une Beauceronne de Saint-Prosper.

Lorsqu’elle a été diagnostiquée, Mme Samson savait déjà d’instinct qu’elle avait le cancer du sein. La tumeur a été prise à temps, mais elle s’était propagée dans ses ganglions.

« Les médecins me disaient que j’étais trop jeune – 29 ans – et que ça ne pouvait pas être le cancer du sein, mais je la sentais ma bosse. J’ai rencontré un médecin qui m’a entendue et m’a comprise. Il m’a fait passer des examens. Peu de temps après, j’ai passé une biopsie qui a confirmé la tumeur de stade 3 », dit-elle. Bien que le cancer soit complètement disparu, Mme Samson a été informée qu’elle pourrait faire une rechute due à la propagation du cancer dans ses ganglions.

La jeune femme a subi la mastectomie d’un sein, qu’elle s’est fait refaire il y a à peine quelques mois. Mais entre la chimiothérapie et la reconstruction mammaire, il s’est passé quelques années, en raison de la pandémie et de la longue liste d’attente  en chirurgie.

« La reconstruction de mon sein a été une étape importante pour moi, comme femme. Il me reste une autre chirurgie à subir, mais je peux enfin tourner la page », souffle-t-elle.

La vie est trop précieuse

Avant son combat contre ce cancer, la jeune femme a accompagné pendant deux ans sa mère. Celle-ci est décédée à l’âge de 55 ans des suites du cancer de l’œsophage, en 2013, deux mois après la naissance de la première-née d’Audrey Samson.

« Ce que je trouvais dur, c’était de ne pas pouvoir porter, avec ma mère, sa souffrance sur mes épaules. En fait, on ne sait pas comment porter la douleur de l’autre. J’ai trouvé le cancer plus dur sur la personne qui accompagne que sur mon propre combat», se souvient-elle. En 2017, elle a aussi perdu sa belle-sœur d’un cancer au cerveau, à l’âge de 30 ans. Deux expériences douloureuses qui ont forgé le moral de la Beauceronne qui a subi la chimiothérapie à Québec et la radiothérapie à Rimouski.

« J’étais un cas urgent. Ma vie s’est arrêtée un moment pour combattre le cancer et c’est là que j’ai réalisé que la vie était trop précieuse », lance-t-elle sereinement.

« J’ai dû arrêter de travailler pendant un an. Quand tu es une mère monoparentale, tu as besoin d’aide et j’en ai reçue de ma famille et de mes amies. J’ai eu de l’aide exceptionnelle », raconte la jeune femme, qui a rencontré son conjoint actuel pendant sa période de chimiothérapie. « Il a été une vraie perle », ajoute-t-elle.

Partager l’espoir

À la suite du cancer de sa mère, Mme Samson trouvait que la vie était trop précieuse pour la laisser passer devant ses yeux. Après 15 ans de service à la commission scolaire, elle a laissé un emploi permanent et stable pour faire ce qu’elle a toujours aimé faire, des dessins avec, comme pinceau, le tatouage. Elle est propriétaire de son salon de tattouage, Samson Ink, et copropriétaire du centre d’arts martiaux mixtes Kaizen avec son amoureux Samuel Giguère.

Audrey Samson sera la présidente d’honneur de la 17e édition du Relais pour la vie, qui se tiendra à Saint-Georges ce samedi 8 juin, dans le stationnement partagé de l’école Pozer et de l’école Mgr-Beaudoin. 

« Le cancer du sein est trop présent et on le diagnostique chez des femmes de plus en plus jeunes. La recherche est très importante, car je réalise que ce cancer est de mieux en mieux traité. C’est important de partager l’espoir », conclut-elle.