Des pièces de collection mises à l’encan
Plus de trois ans après le décès de Victor Bélanger, le musée du même nom, à Saint-Côme-Linière, vendra une partie de sa collection lors de deux encans. Le premier aura lieu ce samedi 1er juin, une décision réfléchie selon sa fille Julie.
« C’est une décision crève-cœur. Il y a beaucoup de petits trésors dans ce musée. Ça fait cinq ans que ça ne bougeait pas. Il y a eu la pandémie, le décès de mon père (février 2021) et celui de ma mère (septembre 2022). J’ai été la proche aidante de ma mère pendant près d’un an », précise-t-elle.
En 2023, Julie Bélanger n’a pas rouvert les installations afin d’examiner les options disponibles. Cette mère de quatre enfants, et nouvelle grand-maman, travaille à temps plein dans un concessionnaire automobile. Le manque de temps et l’aspect financier ne lui permettent pas de s’occuper du musée.
« La succession paye les taxes municipales, l’assurance et l’électricité, mais ça ne peut pas durer éternellement. Vendre à la pièce demandait trop de négociations et il n’était pas question que ces objets se ramassent au dépotoir », affirme Mme Bélanger.
Patrimoine matériel
À l’encan du 1er juin, le musée vendra une importante collection de voitures antiques. Les connaisseurs y trouveront, par exemple, un Ford 1919, un Nash Victoria 1932 produit en quatre exemplaires, ainsi qu’un camion incendie GM utilisé par Victor Bélanger lui-même, comme chef pompier de Saint-Côme-Linière.
Les visiteurs pourront également miser sur des peintures, meubles, décorations, jouets et autres éléments. Pour l’instant, Julie Bélanger ne souhaite pas vendre la portion festive du musée. Elle regroupe principalement des objets liés à Noël, comme les décorations, crèches, poupées et trains électriques.
« C’est possible que je rouvre cette partie du musée au grand public. Ce serait seulement pour le temps des Fêtes », indique la fille de Victor Bélanger.
Intérêt de longue date
Le Musée Victor Bélanger a ouvert ses portes en 1997, mais ce dernier s’intéressait à la collection d’antiquités depuis longtemps. Il faisait le tour de nombreux marchés aux puces et s’approvisionnait chez Germain Labbé, un antiquaire vivant sur le terrain où se trouve l’école Kennebec.
« Il descendait souvent dans le Maine et en Pennsylvanie pour acheter des antiquités. Des gens venaient aussi lui en porter. C’est incroyable comment ça s’est accumulé au fil des ans », indique Julie Bélanger.
Le Musée Victor Bélanger faisait partie de la défunte route touristique des Deux-Vallées. Julie Bélanger se souvient d’avoir formé plusieurs guides. « On avait des autobus qui venaient de partout pour visiter le musée. Ça me passionnait autant que mon père », confirme celle-ci.
Le patriarche avait même aménagé un village pour souligner le centenaire de fondation de Saint-Côme-Linière en 1991. « Il y avait une école, une chapelle, la forge, la caisse populaire, le saloon et d’autres bâtiments. Mon père était un éternel rêveur », conclut Julie Bélanger.